Avec le développement de la théorie de la compilation des connaissances,il n'est plus nécessaire d'utiliser le mecanisme complexe du processus de désignation (Anderson & al, 1979, 1980). Il s'agissait en fait, de batir une structure arbitraire de connaissance dans la mémoire de travail. Par le biais d'une production choisie au hasard, le sujet pouvait transformer la charpente de cette connaissance en production. En d'autres termes, la connaissance était construite par une suggestion arbitraire des objets de connaissances. Cette idée renvoie directement à la conception cognitiviste de la connaissance qui suggère que les objets de connaissance sont porteurs de connaissances.
Le phénomène de la compilation des connaissances est donc la décomposition des connaissances complexes en connaissances plus simples, afin de pouvoir les interpréter plus facilement, puis induire une interprétation plus globale.
Définition: L'interpretation des connaissances dans leur forme declarative a un avantage considérable qui est la flexibilité; mais elle a aussi un corrolaire qui est le temps passé à décripter et à interpréter les connaissances et l'utilisation très étendue de la mémoire de travail.Il arrive, en effet que des données intermédiaires se perdent, en raison d'une trop forte demande de au niveau de la mémoire de travail. Le processus est lent, parce que l'interprétation exige le recouvrement des informations à partir de la mémoire à long terme et parce que les étapes de la production individuelle du sujet sont très minces afin de pouvoir comprendre l'ensemble du processus.
Les productions de l'interpretation requierent que les informations déclaratives soit représentées dans la mémoire de travail êt cela peut affecter très lourdement la capacité de la mémoire de travail.
Il a été dit plus haut que c'est dangereux pour un système de créer directement des productions qui incorporent les connaissances. Pour cette raison et pour un certain nombre d'autres raisons Anderson croit qu'il est judicieux de décoder d'abord les connaissances de manière déclarative, puis les interpréter. Cette procédure déclarative peut affecter le comportement seulement de manière indirecte, au niveau des procédures d'interprétation intermédiaires des connaissances. Dans le processus de composition et de procéduralisation, iil existe en effet une étape de convertion des connaissances procédurales en forme de productions.
Il est important de noter que les productions créees à partir de compilation ne change vraiment pas le comportement du sujet, sauf peut-être en terme de l'ordre de spécificité des relations. Par conséquent, les connaissances compilées de cette manière ont pratiquement les mêmes chances d'être conservées intactes comme celles issues directement de l'interprétation des connaissances.
En comparaison avec la compilation informatique, la compilation humaine est graduelle. Elle apparait comme le résultat de la pratique, si on considère la différence entre la situation d'un individu et celle typique d'un ordinateur. Une chose est sûr, c'est que l'être humain ne sait jamais à l'avance ce qui va être procédurale lors d'une instruction jusqu'à ce qu'il essaye d'utiliser la connaissance que sous-tend cette instruction. Tandis que l'ordinateur peut établir d'emblée la différence entre programme et données.
Une autre raison en faveur de la compilation graduelle, c'est qu'elle permet une protection contre les erreurs inhérentes à la procedure compilée, à cause de l'omission des tests conditionnels quelquefois.