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Les pièges sur le chemin du projet en éducation ...

Cette page voulait rassembler quelques idées pour aider à dépasser les obstacles qui freinent parfois les projets que les ensignants mènent avec des élèves ou que des insititutions mènent avec des maîtres.

Elle correspond à une phase de mon parcours ou je croyais qu'il fallait des recettes... J'ai hésité à me débarasser de ce passé gênant. Peut-être qu'elle peut susciter des discussions...

(Pour quelques réflexions sur l'apprentissage par projet )

(Work -in- progress) page en cours de développement : commentaires suggestions bienvenus...

Obstacle Pistes ou solutions envisageables
1

Cadre mal défini

le but vers lequel on tend doit être clair pour tous et cohérent avec les valeurs du groupe.

Bien définir les objectifs au départ.

Vérifier que tout le groupe les partage. cf 3.

2

Problèmes de durée

  • Trop longue

    • L'enthousiasme s'essoufle. Les élèves s'investissent ailleurs.
    • Selon Hullen une durée de 1 à 3 mois pour des élèves qui ne pratiquent pas souvent est un maximum.
  • Trop courte

    • Les élèves doutent de la possibilité de réaliser le projet. ( le facteur de motivation "sentiment de compétence" est réduit)
Remarque : La durée annoncée au départ conditionne le fonctionnement de l'équipe même si on annonce ensuite des délais plus courts ou plus longs...(Mc Grath) lien?

Harrison, D. A., et al. (2003). Time Matters in Team Performance: Effects of Member Familiarity, Entrainment, and Task Discontinuity on Speed and Quality. Personnel Psychology, 56(3), 633-670.

Prévoir un calendrier réaliste et le définir ensemble puis s'y tenir même si, parfois, cela peut poser des problèmes!

Il y a de nombreux cadres pour aborder le calendrier par exemple (Synteta):

  • Initiation : Choix d'une bonne question
  • Définir le projet : Planifier la recherche, cadrage théorique et définir la méthodologie
  • Obtenir les données : trouver les ressources appropriées / faire les expériences, etc.
  • Gérer le temps : Gérer les échéances, estimer le temps pour réaliser les tâches.
  • Collaborer et donner du feedback: articuler les contributions de chacun et maintenir le contact.
  • Suivi de projet : Revoir le projet les productions
3

Des valeurs de fonctionnement dans le groupe mal harmonisées....

  • On voit que certains privilégient l'action, d'autres l'harmonie des relations, d'autres encore l'organisation ou enfin l'imagination. Test et analyse
  • Ces valeurs sont associées à des compétences très diverses des modes de fonctionnements et des priorités qui sont complémentaires mais pas toujours forcément faciles à harmoniser.

Travailler ces concepts dans le groupe de manière à :

  • Prendre conscience de la diversité pour apprendre à les respecter.
  • Exploiter les forces de chacun dans son domaine pour un groupe plus efficace.
4

Des blocages techniques ou administratifs

par exemple :

  • La salle nécessaire paraît libre et pourtant on ne peut l'obtenir.
  • L'ouverture de l'école ce week-end-là est impossible,
  • Si on ouvre l'accès à ce local les élèves vont y appliquer des graffitis.
  • La commune n'a pas les ressources pour faire poser du câblage réseau, mais si l'enseignant propose de le faire lui-même, il n'est pas question de faire des trous dans les murs pour passr les câbles du réseau
  • ...

 

Associer les responsables de ces aspects-là (la direction bien sûr mais aussi les techniciens, concierges, secrétariat, etc) au projet.

  • S'ils sentent une attitude de mépris / rejet ils ne collaboreront sûrement pas.
  • S'ils sont partenaires du projet ils contribueront à son succès.

Opiniâtreté :

  • La persévérance l'emporte généralement sur la flemme.
5

Critiques destructives :

Par exemple :

  • "De toutes façons je l'avais bien dit ... ça ne marchera jamais..."
  • "Ces nouvelles pédagogies, on s'amuse un moment mais en fait le travail ne se fait pas."
  • "prouvez-moi que ces technologies apportent un plus ...''

Le rôle d'observateur extérieur critique est très confortable, et n'expose pas à la critique des autres : Il met la charge de la preuve sur les bras des innovants, sans prendre la peine de prouver que le statu-quo est bon.

Un modérateur peut gérer le débat

Retourner les oppositions en propositions:

  • "que proposes-tu..."
  • "Viens-donc le faire avec nous, tes idées sont intéressantes...."
  • j'ai bien écouté ce que tu as dit mais je n'ai pas su y trouver ce qu'il y avait de constructif,...
  • Tout est possible à celui qui ne doit pas le faire...
6

Le syndrome de Procuste (ou de l'échalas):

Celui qui sort du lot est la proie de critiques acerbes et hésite à proposer quoi que ce soit de peur d'un rejet par le groupe.

"Procruste ou Procuste, [Gr.: Celui qui allonge en tirant]: dans la légende grecque, Procruste est un bandit qui hante la route près d'Eleusis. Quand des voyageurs acceptent son invitation d'être son hôte, il les étend sur un des deux lits qui meublent son logis, l'un très long, l'autre très court. Si l'hôte est trop grand pour le lit de petite taille, Procuste lui ampute les jambes, s'il occupe l'autre lit. Procuste l'étire jusqu'à ce que le hôte cadre avec le lit. Thésée tua le bandit."
Petit Robert 94

" le clou qui dépasse connaîtra le marteau " (Li M'Hâ Ong)

Eviter de paraître vouloir sortir du lot : Pour éviter le rôle de guide ou d'exemple : Trouver des manières détournées de proposer l'innovation, qui soient indirectes sans incitation (et donc ne font pas réagir...) mais permettant de découvrir ce que l'innovation a de bon .

Par exemple :

  • Exploiter la tendance des enseignants à s'inspirer d'un document en se l'appropriant. : Mettre en situation de juge / arbitre / evaluateur des collèges pas forcément enthousiastes. (exemple : intégrer dans la commission d'évaluation des projets des collègues qui ne pratiquent pas ces activités les a amenés à s'inscrire nombreux pour pratiquer le projet ultérieurement)
  • ...
7

Burn out :

Des acteurs particulièrement actifs du projet se démotivent et abandonnent.(burnout)

Le burnout menace particulièrement à :

Ceux qui

  • ont un idéal élevé
  • perfectionnistes
  • altruistes
  • se trouvent dans des conditions fluctuantes : repères fluctuants
  • peu d'autonomie
  • reçoivent peu de reconnaissance de leur travail

Ne pas oublier de marquer la reconnaissance que mérite l'engagement de chacun.

Encourager

Surveiller la répartition du travail : ne pas laisser un individu trop se charger.

Régulièrement vérifier que chacun est ok.

ne jamais oublier de voir ce que chacun a fait de positif : ne pas seulement voir ce qui doit être amélioré.

8

Résistance à l'innovation:

On peut parler d'innovation si le projet s'insère dans les structures et les change.

Les enseignants par leur rôle de défenseur de certaines valeurs et leur formation humaniste sont souvent très critiques de la nouveauté.

Par exemple :

  • "Oh, toutes ces technologies, ça n'est que du gagdget, j'ai déjà vu ça pour l'Audio-Visuel il y a 30 ans."
  • "On a toujours fait sans, je ne vois pas pourquoi on commencerait maintenant. "

 

Méthode ABC (Bengt Bergson je crois ...): Mettre en avant dans l'ordre les

  1. Avantages ( ce qu'il a à gagner, subjectivement : p. ex : gagner l'estime des élèves, retrouver la joie d'enseigner, ...)
  2. Bénéfices ( ce qui est mieux; p. ex accessibilité des documents étendue)
  3. Caractéristiques ( les faits objectifs : les pages du projet seront déposées sur le serveur du DIP)

Intégrer les réticents dans le rôle de l'expert.

Vérifier pouquoi ils résistent.

  • Ils ont peut-être des bonnes raisons : le progrès n'est pas toujours bon partout. C'est riche de trouver ce qu'il y a de juste dans leurs critiques : ça aide à voir le projet de manière plus nuancée.

Persévérer. Quand ce ne sera plus nouveau, ils s'y joindront.

Trouver une référence, une autorité dont on s'inpirerait peut aider à convaincre. (Cf. Le poids de la pensée magique en informatique N° 7)

9

Conflits de cultures, de manières de penser :

Par exemple :

  • Des biologistes et des historiens de l'art ne s'accordent pas sur la définition des 3 couleurs fondamentales.
  • Des littéraires et des scientifiques ne s'accordent pas sur la part du verbal vs. visuel dans les compétences que "comprendre un phénomène " implique.
  • Les chercheurs universitaires n'arrivent pas à se faire comprendre des ensignants qui ne sentent pas compris dans leurs valeurs.

Comprendre les valeurs et le mode de fonctionnement des uns et des autres.

(cf Hubermann, 1986) On voit par exemple que les inputs efficaces sont concrets, proches des enseignants et proviennent de personnes qui expriment les mêmes valeurs qu'eux.
On voit à quel point la gestion d'une classe implique des dizaines de décisions par heure et "...jusqu'à 200 échanges par heure avec les élèves" et une intense relation émotionelle avec les élèves. Cela n'aide pas à maintenir le cap par rapport à des objectifs à long terme, ni a avoir une attitude réflexive ou à appliquer rationellement les apports de la recherche.

Travailler la richesse des différences... vaste programme.

je reste perplexe parfois...

Huberman, A. M. (1986). Répertoires, recettes et vie de classe. Comment les enseignants utilisent l'information ? In M. Crahay & D. Lafontaine (Eds.), L'art et la science de l'enseignement. (pp. 151- 185). Bruxelles: De Boeck. (pdf)

10

Y'aka :

Si un responsble annonce qu'une tâche est très simple a pour effet secondaire de diminuer l'estime de soi de ceux qui n'y arrivent pas facilement.

La tirade des yaka
(qui peut me la retrouver et me l'envoyer svp ?)

Par exemple :

Reconnaître la complexité des tâches aussi en organisant la gestion du calendrier : prévoir assez de temps.

Tout est possible à celui qui ne doit pas le faire...

(Tiré de BLOCH, Arthur. (1990). Murphy's Law Complete, Mandarin)

11

Timidité / peur de l'évaluation :

Par exemple :

  • Celui qui a fait une activité en classe ne veut pas en parler, il a peur du regard des autres sur les imperfections de ce qu'il a fait.
  • La classe reste encore un espace fermé dans lequel le maître contrôle tous les contenus : internet change pas mal cette données (La pédagogie scolaire et les TIC: l'enseignement comme interactions, communication et pouvoirs, M. Tardif)
  • Les enseignants sont souvent très réticents à toute évaluation de leur activité, même (surtout ?) lorsqu'ils font de bonnes choses.
    A l'inverse d'autres professions, ils se sous-estiment souvent : peu habitués à se vendre, ils présentent honnêtement leurs réalisations... ce qui les sous-évalue dans un monde qui sait trop bien mettre en valeur (gonfle?) ses réalisations ...

Présenter une vue objective des réalisations.

  • ne pas montrer toujours des grands projets magnifiques ... mais dont la grandeur est dissuasive pour la plupart.
  • aussi montrer des réussites simples et accessibles.
Trouver des manières de faire avancer le projet qui respectent les pudeurs de chacun.
12

Trop de changements dans l'équipe :

Par exemple :

  • Chaque départ est un problème pour le groupe, qui le vit comme un échec. Surtout s'il est basé sur une forte composante relationelle.
  • Des participants quittent le projet en cours de route. Des nouveaux sont difficilement acceptés parce qu'ils prennent la place d'une personne chère, dont on n'a pas fait le deuil du départ.
  • Certains n'osent pas partir de peur de décevoir le groupe, mais alors ne participent plus activement et ne s'impliquent plus vraiment.
  • Prévoir un fonctionnement basé sur l'adhésion à un but commun bien défini plutôt que sur la dimension sociale. Si on est d'accord sur ce qu'on veut faire, ce qu'est le but du groupe, on peut mieux gérer les rotations, intégre une nouvelle personne.
  • D'une manière ou d'une autre chaque groupe pour durer doit prévoir son renouvellement. Il faut organiser le groupe pour que le roulement soit un processus, normal intégré.
    Il faut éviter d'en vouloir aux partants, mais plutôt voir tout ce qu'ils ont pu contribuer et les en remercier.
13

L'instinct ma(pa)ternel et le Syndrome du NIH (Not Invented Here)

L'auteur d'une réalisation s'y est investi et la défendra très fortement contre tout ce qui peut le remettre en question. Il y a un investissement affectif.

Le corollaire (NIH) est que les idées d'ailleurs sont plus difficilement acceptées par un groupe / un individu que celles issues du groupe / de l'individu.

Par exemple :

  • Duschmoll a passé des heures à fignoler une très belle base de données pour gérer les résultats des compétitions à la journée sportive. Quand on parle de faire une sortei à vélo ou une course en montagne à la place, il commence à vanter les mérites de l'émulataion des sports et de la valeur éducative des classements. Habituellement il ne s'intéresse guère aux sports et les décrit souvent comme des activtiés de seconde catégories relativement aux disciplines cérébrales ( Français, Math, etc)
  • Un groupe qui a créé un logiciel pour enseigner les math sera très réticent à accepter une calculette qui inègrerait un simulateur sur le même sujet, alors même que ce groupe se plaignait de la difficulté à accéder aux ordinateurs de l'école.
  • Reconnaître le travail réalisé et prendre en compte de manière forte l'amortissement de ce travail dans les choix qui seront faits.
  • Dissocier la création des auteurs de cette création.
  • Veiller à ce que la création soit collective.
  • Peut-être que si l'institution reconnaît mieux les rélisations l'auteur s'en détache plus facilement ?
14

Remise en question de l'image de sa compétence professionelle

Lorsqu'on enseigne depuis plusieurs années, on acquiert de soi une image de professionnel compétent, et de se retrouver devoir apprendre (donc exposer les limites de sa compétence) souvent auprès de personnes plus jeunes peut être difficile à accepter.
  • Approche oblique : présenter la formation ou le projet comme une manière de former d'autres gens est plus valorisant :
    "Face à ce type de problème vous pouvez leur répondre ceci ..."

Modèle IRPV

(De Ketele, 2002 :35-42). La structure des réponses aux quatre questions suivantes permettrait en effet d'avoir un prédicteur fiable de la réussite d'un projet innovant : Ce sont en effet les réponses de type ++++ ou +-++ qui laissent présager les conditions d'une action innovante réussie.

1 Idéal: " Pensez-vous que personnellement que, dans l'absolu, cette action soit idéalement souhaitable ? "
2 Réalisé (déjà) : " Personnellement vous arrive-t-il de mettre en oeuvre cette action ? "
3 Possible :" De votre point de vue personnel, pensez-vous que mettre en oeuvre cette action soit possible ? "
4 Volonte: " Si l'on vous le demandait, est-ce que vous voudriez bien mettre en oeuvre cette action ? "

Liens :

 

Remerciements

merci pour leurs contributions à :

Jacques Viens, Gérald Haury, Nathalie Deschryver, Elia de Iaco, Laure Carles, Sandra Bruno,

Idées : à poursuivre : Laure Carles : établir un cahier des naufrages..


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