AnalyseDidabioC09

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Projet Didabiolo de Sabine de Vevey et Mikhail Chakhparonian, maîtres en formation FORENSEC

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Analyse de la leçon


ouverture aux différentes métaphores:

conjecture: la modélisation par métaphores peut leur paraître comme un caprice inutile du maître

résultat surprenant: la modélisation les interpelle


amorce du modèle

conjecture: l'entrée dans la métaphore peut être difficile

résultat: les élèves semblent amorcer la métaphore par le point le mieux compris

amorceDidabioloC09

les concepts derrière le développement des modèles

conjecture: la métaphore aide à mémoriser et relier les concepts théoriques entre eux

résultat 1: la métaphore n'aide pas tous les élèves à mémoriser les concepts

résultat 2: la métaphore n'aide pas tous les élèves à comprendre les relations entre les concepts

résultat 3: la métaphore aide à révéler les relations comprises et non comprises

résultat global: la profondeur de la métaphore correspond à la profondeur de la compréhension de la théorie

Cinq niveaux de compréhension relevés après l'analyse des métaphores:

i. flou total, aucune métaphore

ii. flou partiel, métaphore partielle Clé - Serrure, ADN carte ID

iii. compréhension correcte, correspondance entre métaphore et dogme en grandes lignes Château

iv. compréhension critique, correspondance entre métaphore et dogme, identification des éléments incompris Ville

v. compréhension profonde, correspondance entre métaphore et dogme, limites claires de la métaphore (apparue lors de la défense)

conceptsDidabioloC09

défense, (in)validation, critique

conjecture: la compréhension de l'élève se révèle par sa défense et sa critique

résultat: un niveau de compréhension supérieur (v.) apparaît



les élèves comprennent l'utilité de la modélisation par métaphores

conjecture: les élèves restent sceptiques

résultat: l'enjeu "le modèle n'est pas la réalité" est compris et débattu; une métaphore très imagée n'est pas confondue avec la réalité

résultat: les élèves voient l'importance de la cohérence entre la métaphore et la théorie


la métaphore est utilisée dans les productions ultérieures des élèves

conjecture: certains élèves emploieront des métaphores dans leur productions

résultat 1: certains élèves utilisent spontanément des métaphores très variées

résultat 2: lorsque l'élève a compris, il change parfois de métaphore pour s'exprimer




L'essentiel de l'analyse selon les axes d'observation



1re étape: richesse dans les métaphores

plus de 10 modèles différents; chaque groupe est unique

2e étape: généralités dans les métaphores proposées

L'amorce du modèle révèle le point le mieux assimilé.

3e étape: les concepts de biol mol derrière le développement des modèles

La profondeur de la métaphore correspond à la profondeur de la compréhension de la théorie.


4e étape: validation, critique

La confrontation avec la théorie révèle l'inattention ou l'incompréhension de certains points attaqués par les autres élèves ou le professeur.


5e étape: problématique: l'utilité de la modélisation est-elle comprise?

L'enjeu "le modèle n'est pas la réalité" est compris et débattu;
L'importance est mise sur la cohérence dans la relation entre les acteurs du modèle et entre les acteurs de la réalité représentée.


6e étape: problématique: les élèves s'approprient-ils à terme ces modèles ?

Certains élèves utilisent des métaphores très variées très spontanément; mais pas d'autres.
Une fois comprise, la théorie ne s'appuie plus toujours sur le même unique modèle.



Conclusion

Qu'est-ce qui a permis une meilleure compréhension?
Compréhension de base du dogme central = le retenir et saisir la nature de la relation entre ses acteurs
Compréhension avancée = l'appliquer à différentes situations; prédire l'issu de certaines situations engageant le dogme central

L'apprentissage dépend des habitudes et des mécanismes cognitifs des élèves. Pour une partie des élèves, la métaphore a été une porte d'entrée dans la compréhension des relations; pour d'autres, un exercice caprice du maître. Ces derniers prétendent avoir besoin d'un énoncé formel et stylistiquement "neutre" avant tout pour le retenir et de nombreux exercices pour retenir les relations entre les acteurs.
En revanche, la métaphore a été un bon test permettant de vérifier la compréhension de la relation entre les acteurs du dogme central

Qu'est-ce qui a empêché une meilleure compréhension?
Manque de bases formelles: l'introduction à la biochimie et au dogme central doit être étendue et formalisée;
Le dogme central doit être appris et formalisé.



Élaboration de l'analyse selon les axes d'observation


1re étape: richesse dans les métaphores

Tous les groupes produisent un modèle différent, plusieurs modèles sont inattendus

2e étape: généralités dans les métaphores proposées


amorce concept
nucléotide = lettre ADN, ARN, protéines = messages linéaire
ADN = maître génotype détermine phénotype
cellule = entreprise, usine toute activité est une réaction chimique
cellule = île cellule est une entité isolée
noyau = disque dur ADN, chromosomes = information et non seulement molécules
... ...





3e étape: les concepts de biol mol derrière le développement des modèles

Pour élaborer leur modèle, les élèves filent la métaphore, jusqu'à ce qu'ils butent contre un obstacle ou une limite. Ce développement continue tant que la relation entre les acteurs du modèle correspondent à la compréhension de la relation entre les acteurs de la cellule. La correspondance entre ces relation permet de déduire/supposer la compréhension de la cellule et du dogme central par les élèves:

concept assimilé ?manifestation, observation
cellule, noyau, cytoplasme etc. les élèves introduisent une compartimentation dans leur modèle
gène, ORF le modèle comporte un message, un texte discontinu
ARN messager qui fait le lien ADN - ARN - protéine les ordres descendent dans la hiérarchie par étape; sans qu'il y ait un transfert matériel
l'info génétique détermine l'activité de la cellule l'ADN est un directeur/maire/châtelain
(rétro)transcription ADN et ARN sont de nature proche dans le modèle, par ex. loi et règlement
traduction changement de code entre ARN et protéine
principe de complémentarité idée clé - serrure; idée de liens, par ex. les bras
Une molécule d'ADN forme TOUT un chromosome, ARN = 1 protéine (cas simple) mot, phrase ou autre image qui n'est pas à la même échelle que l'ADN, livre ou bibliothèque
modifications post-transcirtionnelles ou translationnelles, régulation possibilité de modifier le message, par exemple censure





4e étape: validation, critique

Voici le résumé des critiques des métaphores formulées par les élèves (en italique, notre analyse)

Idées retenues:Points positifs: Critiques:
Clé-serrure Interaction molécule-molécule, par exemple principe complémentarité Trop générale (ou trop partielle)
Garage de peinture Mouvement / plusieurs étapes Il n’y a ni transformation dans le ribosome ni flux d’informations
Bureau Flux d’information, Info RNA et protéine n’a pas le même support, Limites spatiales, ADN garde l’info Imprimante branchée sur l’écran (?), beaucoup d'éléments superflues, pas de compartimentation
Morse Protéine = message en FR traduit du Morse, peut être un signal (insuline, adrénaline) partielle
Livre de cuisine ADN = livre de cuisine ; un gène = une recette ; protéines = plat ; flux de l'information respecté; ingrédients = autres molécules dans la cellule (aa); ARN polymérase = photocopieuse; Ribosome = cuistot traitement incomplet
Bibliothèque Livre = noyau; Page = chromosome; Gène = une phrase en grec; Transcription en caractères latins; Traduction en français Une cellule a-t-elle plusieurs noyaux ?
Cellule = château Patron chromosome, ARN majordome, protéines servantes; flux info respecté; Import / export OK; ... ADN donne qqchose à l’ARN alors que ARN et ADN sont des infos; ARN n’est pas transformé lui même
Ville Gènes= lois; ARNm = règlement d’application; protéines = d'abord Dieux car pas compris, ensuite: institutions (ou/et gens ?); ... Vésicules ne sortent ne rentrent pas mais déversent le contenu à la porte, Enzymes = gens et pas Dieu
Ile Petits bonhommes = nucléotides; Bras = ponts hydrogène; Amarres = protéines qui traversent les membranes ou ponts cytoplasmiques... Pas de distance entre cellules ?
UBS Noyau = bureau de direction; ARN =secrétaire transmet ordre aux protéines (employés); ... ARN et protéines ne transmettent pas l’info, ils sont l’info
Modèle du prof: Usine avec un Cédoc Bibliothèque =noyaux, ADN = livres, Une page est retapée = ARNm = gène; Lettre = nucléotide Les machines ne sont pas des personnes ? mieux vaut les remplacer par des robots

Ce traitement peut être poursuivi à l'infini...


Autres généralités déduites sur les obstacles et les limites des modèles élaborés:
obstacle ou incertitudemanifestation
ADN et ARN transmettent l'info alors qu'ils sont l'info châtelain passe un ordre matériel
ADN, ARN se transforment en protéine alors qu'il servent de matrice à la synthèse garage, chaine de montage où il y a transformation
......



5e étape: problématique: l'utilité de la modélisation est-elle comprise?

Participation active, distinction entre modèle et réalité semble se faire, la plupart (mais pas tous) se rappellent la métaphore et pourquoi elle a été présentée. La discussion avec la classe A3 - A4 révèle que la plupart des élèves s'accordent à dire que la langue est métaphorique par sa nature et donc que les scientifiques ne sont pas plus métaphoriques que les autres. En revanche, il faut que leur métaphores soient pertinentes: il faut comparer les choses qui ont les mêmes relations entre elles.
Le questionnaire a été rempli par les deux classes.


6e étape: problématique: les élèves s'approprient-ils à terme ces modèles ?

Fait saillant:
Plusieurs élèves recourent spontanément à une métaphore - mais pas nécessairement celle de cet exercice - lors de l'explication de leur projet-poster 4-5 semaines plus tard ou lors de la solution de certains exercices. Par ex.: le 31 mars: E.G. du groupe "clé-serrure" (mardi A1-2) utilise spontanément des métaphores sur des ouvriers (=enzymes) qui construisent (=catalysent) une armoire (=produit d'une réaction chimique) pour expliquer pourquoi différentes espèces ont des cellules d'aspect (=phénotype) différent: parce que les ouvriers ne savent pas faire les mêmes choses. On file la métaphore avec toute la classe pour ensuite expliquer pourquoi deux individus sont différents (les ouvriers sont formés à la même école et ont le même métier mais sont légèrement différents - ou parfois ont raté leur examen) et pourquoi deux cellules différenciées sont différentes (certains ouvriers dorment alors que d'autres sont actifs: le professeur intervient pour expliquer certains ouvriers sont formés et pas d'autres alors que l'usine peut former tous les ouvriers).




Sabine de Vevey & Mikhail Chakhparonian

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