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Remarque : ceci est un travail de maturité = baccalauréat.
Il n'a pas de caution scientifique, médicale ou autre, et, bien que cette élève ait fait un travail qui a été accepté dans le contexte scolaire, il ne peut prétendre être une source fiable d'informations !

Cocaïne : le chemin vers la dépendance

Sara Bandelier

Travail de maturité 2004-2005 Collège Calvin maître acccompagnant F. Lombard


Reçu sous forme électronique difficile à convertir (wps)

Introduction

Notion d'addiction et mécanismes cérébraux

Les drogues fascinent. Ces substances que l'être humain ingère et qui permettent l'aliénation de son état, frappent les imaginations et créent leur propre mythe. La cocaïne n'échappe pas à ce postulat. Au contraire, elle se démarque même par le culte qui l'entoure. L'effet que produit ce stupéfiant sur le corps y est peut-être pour quelque chose; en effet, quoi de plus fascinant qu'un tel excitant aux vertus diverses, qui permettent, entre autre, à décupler les facultés humaines. Si ce n'est pas réellement le cas, on peut tout de même accepter cette idée, présente au sein de toutes sortes de communautés, qu'elles soient en rapport avec le monde actif, celui de la finance par exemple, scientifique ou celui des rues.

Durant ces dernières années, les drogues, plus précisément la cocaïne, ont souvent fait leur apparition à la une de la presse genevoise. Notre intérêt c'est alors porté sur cet excitant qui devenait de plus en plus fréquent et menaçant. Pas un mois ne passait sans qu'on en entende parler et cette fréquence a suscité en nous de multiples questions. Vu l'étendue de ce sujet, notre problématique c'est ciblée sur la dépendance. Il est difficile d'établir un profil précis du cocaïnomane. En effet, chaque individu est sujet à de multiples et diverses influences, internes ou externes, qui le poussent à la consommation, voire à l'addiction. Les expériences sont variables et le lien entre celles-ci n'est pas évidents. Cependant, nous pensons que l'étude de ces causes peuvent apporter un éclairage re, de la sexualité, du sommeil. Weiss définit la dépendance selon le "DSM-IV Criteria for Diagnosing Dependence":

La cocaïne est accompagnée d'une forte dépendance psychique, qui se manifeste par le besoin de combler un manque impérieux. Cette addiction s'accompagne d'une dépendance physique, qui ne vient, cependant, qu'en second plan. Nous pensons que le mécanisme cérébral joue également un rôle dans ce qui ménera plus tard à une addiction.

Nous allons maintenant parler de ce-dernier, stimulé par la cocaïne. L'action de la drogue se produit « au niveau du cerveau et du système nerveux central, la drogue agissant sur le métabolisme des neurotransmetteurs - "les neurotransmetteurs agissent sur les neurones du cerveau, qui sont les cellules chargées de transmettre l'information entre les différentes régions du cerveau. Plus précisément, les neurotransmetteurs permettent que l'information passe d'un neurone à un autre." - tels que la noradrénaline, - qui commandent principalement les muscles lisses des vaisseaux sanguins, des bronches et de nombreux viscères abdominaux - la sérotonine - celle-ci " intervient dans les mécanismes nerveux du sommeil. Elle est vasoconstrictrice et hypertensive. Elle est libérée également lors du processus inflammatoire"- ainsi que la dopamine - " elle transmet des informations dans le cerveau. [...] En réponse à certaines excitations, ces cellules transmettent cette substance à différents centres cérébraux [...] ". C'est l'augmentation rapide du taux de dopamine qui provoque l'euphorie. »

La cocaïne empêche la recapture - « lorsqu'un être humain reçoit une récompense inattendue, son cerveau libère de la dopamine; ce messager chimique excite des cellules spécifiques dans le cerveau qui gouvernent le comportement, la motivation et la faculté d'apprentissage » - des catécholamines, - les catécholamines englobent l'adrénaline, la noradrénaline et la dopamine - ce qui augmente l'accessibilité de ces neurotransmetteurs dans la synapse. De plus, la cocaïne stimule le relachement des dopamines et des neuropeptides (noradrénaline) dans la synapse, ce qui joue un rôle dans le comportement de la cocaïne et de ses effets sur le psychisme. Après usage répété, la sensibilité des récépteurs de la dopamine sont changés et ces changements peuvent être impliqués dans le dévelopement de la tolérance et du syndrome de manque. La dopamine joue un rôle important dans la dépendance et l'abus de la cocaïne.

Les vésicules du neurone contiennent un neuromédiateur. La substance chimique du neuromédiateur est libérée dans la fente synaptique et sera ensuite transféré par les récepteurs. Ceux-ci se trouvent dans la membrane du neurone. L'occupation des récepteurs par la molécule du neuromédiateur provoque des réactions chimiques dans la membrane en les rendant électriquement actif. Dès lors, un potentiel d'action est déclenché dans la synapse excitatrice. Les influx nerveux passent dans la fente synaptique. En conséquence, les synapses s'avèrent être les lieux privilégiés des dysfonctionnements cérébraux et où agissent les drogues, des plus anodines aux plus dangereuses.

La cocaïne, entre autres, agit sur des systèmes aminergiques (dopamine, noradrénaline, sérotonine) qui prennent leur source dans le cerveau « manuel » et parcourent deux autres trajets: le cerveau « émotionnel » et aboutit dans le cerveau « intellectuel ». « Le propre des drogues est d'agir sur des systèmes de contrôle généraux du cerveau pour sa stimulation, ou au contraire son inhibition. » Leur efficacité d'action se repose sur des systèmes de neurones qui touchent la totalité de l'encéphale. Cette action sert à « la stimulation globale du cerveau, son éveil, la lucidité et l'humeur euphorique de la conscience. » La cocaïne « active » le cerveau grâce à une facilitation du fonctionnement des synapses à la dopamine. La cocaïne bloque les auto-récepteurs, qui sans le dysfonctionnement dû à cette drogue, devrait, en recapturant la dopamine libérée dans la fente synaptique, agir sur les vésicules afin de les empêcher de s'ouvrir. La cocaïne bloquant cet effet, permet aux vésicules de libérer, sans relâche, de la dopamine.

II. Analyses:

a) Dépendance et psychologie

Conceptions générales

Nous entrons dans une ère où la société s'individualise. Ainsi, la cocaïne, qui est la drogue individualiste par excellence, a fait son apparition à Genève en 1996. Elle doit son émergence tant que sa popularité aux milieux de travail, notamment libéraux, au milieu des boîtes de nuit, puis, petit à petit, celle-ci s'est répandue dans toutes les classes sociales. Les personnes pouvant être vulnérable et suivre le chemin de la dépendance à la cocaïne seraient influencées par le facteur biologique ainsi que le facteur environnemental. De plus, par la présence ou l'absence de leurs difficultés psychologique, l'attente du toxicomane ainsi que le décor dans lequel la drogue est utilisée influencent leur réceptivité à la cocaïne. Les toxicomanes continuent à abuser de la cocaïne malgré ses effets secondaires. Ces personnes là, souvent, ne voient pas le lien entre l'usage de la drogue et leurs problèmes, ils les associent plutôt à d'autres causes, les rejettent sur la société. Il faut savoir que les consommateurs sociaux ne sont pas dépendants, en effet, ils considèrent la drogue comme un plaisir récréatif, mais plus la dopamine est présente, plus on devient dépendant aux stupéfiants. La cocaïne est tout d'abord une drogue festive. La raison pour laquelle certains en deviennent dépendants est l'attirance du plaisir, du ressenti et de la recherche de sensations. Les toxicomanes ne veulent pas mourir, au contraire, ils prennent des substances afin de faire taire leurs souffrances. Ceux qui ne deviennent pas dépendant ne sont tout simplement pas intéressés, ils ont une prise de conscience sur les conséquences de la drogue et en font une première expérience pédagogiquement, c'est-à-dire par essai. Pour certains hommes d'affaires, avocats et médecins consommer, récréativement, de la cocaïne rime avec un sentiment de pouvoir et d'invincibilité ce qui, de leur point de vue, rend la drogue attirante.

Certaines personnes ont besoin de narcotiques pour pouvoir se sentir bien et oublier leurs frustrations et leur mécontentement.

La vulnérabilité à une substance varie selon l'âge de l'individu, qui se situe entre 12 et 22 ans et selon le sexe; les hommes semblent plus vulnérables que les femmes. L'homme ne se contente pas seulement de rechercher un équilibre de tensions, mais au contraire, un moyen de les augmenter.

Quant à elles, les personnes ayant des désordres psychiatrique semblent être sujet à de plus grand risques de développer des problèmes d'abus de cocaïne. Par exemple, les individus atteint de dépression chronique, de maladie maniaco-dépressive, ainsi que de schizophrenie, d'hyperactivité et d'inattention ont été liés à des excès de cocaïne. Si nous prenons en exemple les personnes atteintes de troubles de l'attention (ADD), ou de troubles de l'attention avec hyperactivité (ADHD), ces personnes là se rattachent à une pensée négative, à la colère, à la dépression. L'AD/HD est un désordre neurobiologique résultant de problèmes dans le système des neurotransmetteurs de dopamine, dans le cerveau. Nous pouvons en faire le lien avec la cocaïne car au contraire de la maladie, la cocaïne apporte des dopamines dans le cerveau. L'AD/HD est une maladie génétique donc nous pouvons conclure que la plus part de ces malades sont à risque de prendre de la cocaïne et d'en abuser.

D'autres spécificités sont apparentes: un constant stress, le caprice, la manipulation ou bien encore l'égoïsme portent à croire que de telles caractéristiques ménent à mésuser de la drogue. Néanmoins, il semble que ces distinctions soient plutôt le résultat, et non la cause de, l'usage de la drogue. La cocaïne ne semble donc pas demander une certaine personnalité pour que son usager en devienne dépendant, à l'opposé des autres individus qui considèreraient la cocaïne comme une drogue récréative. Cependant, il ne faut pas exclure la possibilité que certains sujets aient une personnalité qui facilite l'outrance de consommation de la drogue, et qui, par cette personnalité, soient plus vulnérable à développer une dépendance. Dans ce cas, au sujet des personnes ayant ces traits de caractère plus faibles que d'autres individus, nous dirons qu'elles ont une prédisposition beaucoup plus appopriée à l'usage de la cocaïne, une personnalité qui colle parfaitement aux caractéristiques que la cocaïne engendre chez son utilisateurs. Plusieurs de ces particularités sont reconnues: il s'agit de l'impulsivité, du désir de prendre des risques, de la recherche de sensations nouvelles; d'après des recherches ce trait-ci semblerait avoir une plus haute sensibilité au niveau des dopamines, ce qui ferait de certaines personnes des sujets plus vulnérables à la cocaïne. Ainsi, le fait même de prendre de la cocaïne, comme l'effet somatique de celle-ci, participe de la même idée Une autre théorie montre que l'abus de drogue pourrait être lié à l'auto-médication, en effet, les personnes atteintes de dépression consomment des drogues afin de soulager leur dépression.

Dans une autre mesure, les drogues psychoactives peuvent soulager les symptômes de désordres mentaux et induire des plaisirs qui sont, parfois, sans conséquence particulière.

Nous avons pu remarquer qu'un grand nombre de caractéristiques reviennent sans arrêt dans des documents: les individus qui ont un grand manque de confiance et de ressources, pour apprendre à se motiver, à communiquer et à gérer leurs émotions, seraient plus vulnérables que d'autres à abuser d'une drogue psychoactive. De même que les difficultés psychologiques, un passé difficile amenant un sujet à être faible et vulnérable, les traumatismes, les séparations, les deuils ainsi que les abus sexuels-des statistiques montrent que 99% des gens qui ont été sexuellement abusés deviennent dépendant à une drogue illicite- , pourraient facilement mener une personne à mésuser de la cocaïne.

Une question se pose dès lors: pourquoi cette drogue là?

La réponse pourrait résider dans le fait que la cocaïne, comme toutes autres drogues, a des vertus stimulantes qui produisent un sentiment d'euphorie déclenchant une sensation de puissance et de capacité de performances décuplées qui, selon le trouble psychologique, peut servir de remède. Parfois un des moyens de soigner un trouble psychologique est la drogue elle-même. Le sujet développe des troubles suite à une réaction d'une faible estime de soi et trouve un moyen négatif de faire face à la vie. Paradoxalement, la dépendance a des "intentions positives", ainsi elle permet à un individu de « faire face à la réalité et à des situations qu'il ne saurait pas gérer autrement en lui donnant des ressources indispensables telles que la confiance en soi, l'insouciance, l'assurance, la joie de vivre [...] »

Tout le monde peut sentir, à un moment où à un autre, une envie d'oublier un moment difficile , de se faire plaisir, de se remonter le moral. Certaines personnes essaient d'y parvenir à l'aide d'une drogue. L'effet vicieux réside dans le fait que l'usage d'un stupéfiant ne réduit que momentanément l'incidence d'un trouble. Mais le problème est toujours là, à ressurgir une fois les effets disparus. C'est là le lien entre la consommation, à titre psychologique, et la dépendance. Pour sembler efficace, l'expérience doit être renouvelée indéfiniment. « La substance prend une place importante dans la vie du consommateur, souvent de façon à calmer les émotions négatives. »

Ces mêmes émotions négatives participent de l'idée que le toxicomane est un personnage dangereux pour la société. Il est vrai que l'individu dépendant doit à tout prix se procurer son remède, car il ne supporte plus sa faiblesse. Cependant, il est clair qu'il s'agit d'un trouble interne, une phobie de la réalité que le sujet subit plus que le mal qu'il pourrait infliger. « Nous ne sommes pas des tueurs, simplement des gens qui ont peur de souffrir... »

Cette peur de la réalité, correspond à l'angoisse d'être trop faible pour l'affronter. Ces individus dont nous parlons craignent d'échouer. Il existe deux solutions logiques à cette phobie: soit un long et dur travail sur soi qui permet, sans s'aliéner, d'accéder à l'assurance; soit le fait de précipiter sa perte, que l'on considère comme une fatalité et que l'on préfère précéder plutôt que de la subir, comme quelque chose qui vient de l'extérieur. La plupart des toxicomanes ont peur de l'échec, leur solution c'est de se mettre en échec et, ainsi, éviter les épreuves à surmonter.

Le paradoxe que nous venons de mettre en exergue n'est pas en contradiction avec le fait que la drogue est une auto-médication qui sert à faire face aux angoisses, au mal-être. En effet, il existe un fossé entre l'acte de consommation et les effets: l'acte participe sciemment d'une destruction, car nul n'ignore la connotation négative que revêt la toxicomanie dans nos sociétés. Les effets, quant à eux sont, comme nous l'avons déjà dit, une aliénation de la réalité qui permet de la contourner ou de l'affronter.

Cocaïne et inconscient collectif

Dans une toute autre approche, il nous est utile d'introduire la notion d'inconscient collectif. En effet, l'humanité partage sous forme d'idées prédéfinies, voire instinctives, certaines conceptions du mon qui l'entoure, à travers son évolution. L'exemple le plus frappant que l'on peut citer est le mythe, dans lequel on retrouve des éléments psychologiques dissimulés, propres à l'humanité toute entière. Il est intéressant de découvrir que la drogue fait partie des thèmes abordés par la mythologie. « Depuis la nuit des temps on a utilisé des drogues pour leurs effets euphorisants et psychédéliques. La Bible et les épopées mythiques regorgent d'allusions à des substances psychotropes. » Les occurrences sont nombreuses dans la Genèse: Noé découvre la vigne, en boit le vin et se retrouve nu; Loth, dans son ivresse infligée par ses propre filles, les met enceintes. Dans l'antiquité, la Sibylle de Cumes mâchait des feuilles de laurier, au vertus psychotropes, afin de faciliter sa transe divinatoire. Au moyen âge, le roman courtois de Tristan et Iseut, mais en scène l'aliénation du chevalier Tristan à la suite de l'ingestion du philtre d'amour d'Iseut, promise à son oncle et suzerain le roi Marc, breuvage qui le rend fou amoureux de la jeune femme. Cela pourrait expliquer une certaine propension humaine à la consommation de drogues et, par extension, à la dépendance. Le désir de consommer un stupéfiant se traduit par un besoin, mais comme transformé, transfiguré, par l'imaginaire et toutes les fonctions de la pensée.

Freud et la cocaïne

Nous allons maintenant étudier le sujet selon les écrits de Freud. Nous ne pouvons pas nous empêcher de citer le théorisateur de la psychanalyse moderne dans la mesure où il utilise lui même la cocaïne à de fins diverses . La cocaïne a été utilisée pour les anesthésies locales, les recherches sur des substances capables de soulager la maladie mentale. Freud cherchait à trouver un remède aux psychoses ainsi qu'aux dépressions. « La cocaïne est particulièrement intéressante parce que son action peut servir aussi bien comme modèle de la maladie mentale que comme modèle du traitement de la maladie mentale. » Tout le but de sa recherche sur la cocaïne été basée sur la démonstration des propriétés psychopharmacologiques de la substance. Selon les analyses plus tardives de Freud la dépendance à la cocaïne survenait seulement chez les morphinomanes « Toutes les observations sur la cocaïnomanie et sur la détérioration causée par la cocaïne se rapportent à des morphinomanes, c'est-à-dire à des personnes qui étaient déjà tombées sous les griffes du démon. La faiblesse de leur volonté et leur besoin d'excitants étaient à l'origine de l'abus qu'elles commettaient de tous les stimulants que l'on proposait. ». Paradoxalement la morphine sert, aujourd'hui, de traitement à la cocaïnomanie. Il a également découvert que les actions de la cocaïne étaient seulement frappantes chez certains types d'individus plus sensibles et en fonction de leur état.

Pour conclure notre chapitre, il important de souligner la notoriété de la cocaïne dans le contexte scientifique de la fin du XIXe siècle. Les personnalités telles que Sigmund Freud, à l'avant-garde de la théorisation de la psyché, et Sherlock Holmes, personnage, bien que fictif, représentant la quintessence du criminologiste scientifique, abusaient de la cocaïne pour ses effets euphoriques, ne se doutant pas de son fort effet de dépendance. En outre, elle avait été reconnue par Paolo Mantegazza, médecin italien, comme une nouvelle arme efficace contre les maladies. Par ailleurs, Freud en consommait lorsqu'il était fatigué, ou bien malade et Sherlock Holmes pour se sortir de l'ennui, de la routine, contre le spleen et la mélancolie, concepts représentant l'état dépressif par excellence.

b) Le phénomène social de dépendance

Conceptions générales

Nous allons à présent diriger notre analyse vers une approche sociologique. En effet, après avoir considéré au point précédent les mécanismes psychiques internes de l'individu qui le poussent à l'état de dépendance, il convient à présent d'examiner le groupe. Nous allons tenter, comme dans toute investigation sociologique, de déterminer les différents fait sociaux qui amènent certains individus à la dépendance et nous tenterons de développer un profil du toxicomane, une sorte d'idéal-type du dépendant. Il est important, pour commencer, de préciser que la société a toujours eu une grande influence sur les courants des drogues, leurs fréquences et leurs abus comme nous allons pouvoir le constater par la suite. Le premier fait social que nous pouvons rapporter est le suivant: les progrès de la médecine ont permis de faire exploser l'offre des médicaments. Ceux-ci étant de plus en plus nombreux, ils font l'objet d'une consommation croissante dans l'ensemble de la société. L'être humain a toujours cherché des stimulants, excitants, euphorisants ou bien encore des anesthésiants face à la douleur et à la souffrance. En effet, les gens consomment de plus en plus de médicaments. Ils s'automédicalisent et s'aperçoivent qu'en consommant certains produits, ils vont mieux. Ils deviennent inconsciemment dépendants.

Si on la considère dans son ensemble, il ressort que la société urbaine, car nous pensons que la cocaïne est bien une drogue urbaine, occidentale valorise un esprit individualiste, compétitif; une société faisant appel à la prise en charge de soi-même. Cet esprit, presque anti-communautaire, pousse les individus à refuser les soutiens du groupe, à s'isoler, à régler leurs problèmes par eux-mêmes. Les conséquences de cette tendance à l'isolement sont multiples: un stress important s'installe au sein du groupe, ainsi qu'un manque, un sentiment d'échec, à rapprocher des troubles psychologiques que nous avons étudié auparavant. L'individu souffre de cette insuffisance, de l'impression de ne pas être à la hauteur du groupe auquel il appartient ou auquel il devrait appartenir, ce qui va le pousser à consommer une substance psychoactive. Le paradoxe majeur de ce fait social réside dans l'idée que la dépendance est à la fois un sous-produit de la dépression, une thérapie à laquelle l'individu procède lui-même, ce qui correspond à un rapprochement de l'idéal imposé par la société elle-même, et , dans un même temps, est le début d'un processus de mise à l'écart, ce qui éloigne l'individu du groupe social.

Le contexte et le cadre

Avant tout, mettons en avant un contexte historique au sein de divers groupes sociaux. Depuis la préhistoire, des individus consomment des drogues, mais c'est seulement au XIXe siècle qu'elles deviennent un concept et qu'elles prennent son sens actuel. Selon les époques, les drogues sont passées par un éventail d'utilisations différentes, allant de moyen thérapeutique à la mode, d'acte politique à une libération favorisant la créativité. Prenant un tournant dans les années 1960, les drogues seront perçues, en 1968, par certains groupes sociaux comme libératrice, expression d'une contre-culture. Elle apparaît comme un refus de l'interdit, une action subversive, une contestation des valeurs de la société.

Par ailleurs, nous pouvons également lier la consommation des drogues au phénomène de la guerre. En effet, principalement pendant la guerre du Viêt-Nam, l'héroïne a été utilisée à profusion. Les soldats se droguaient afin d'évacuer leur stress. En rentrant chez eux ils n'ont cependant pas continué à en utiliser. A l'opposé, pendant la IIe Guerre Mondiale, les individus intoxiqués, particulièrement les travailleurs d'usines de guerre, n'ont pas été soumis à un stress suffisamment grand; en conséquence, ils ont continués d'en abuser plus tard, même après la guerre.

La venue d'une éventuelle dépendance touche toutes les classes sociales, tout le monde et toute les familles conflictuelles. Il faut souligner qu'une dépendance vient avec une co-dépendance, c'est une relation triangulaire: la dépendance à une substance est liée à une dépendance au groupe familial, par exemple.

L'environnement entre également en conséquence: si la drogue est accessible, si le milieu dans lequel on vit est entouré de drogués, on a 95% de chance de devenir dépendant à une substance. On devient dépendant selon notre parcours de vie, selon le regard critique porté sur soi, selon le contexte historique. Certains environnements critiques peuvent être influencés par les relations familiales, amicales et conjugales, ainsi que le rôle au sein des institutions sociales, incluant la religion, les classes sociales et le système légal. Les adolescents semblent être particulièrement vulnérables à la pression collective en vue de l'acceptation à un groupe.

« Fais comme nous, essaie une fois, tu n'es pas marrant, tu fais bande à part... »

D'autre part, la cocaïne semble toujours représenter aujourd'hui une certaine réussite financière et sociale. Dans certains cadres, vendre ou consommer une drogue n'est pas seulement accepté dans un groupe, mais il semble que c'est là le seul moyen de s'en attirer la sympathie, de gagner de l'argent ou d'être quelqu'un.

Le cadre dans lequel la drogue est utilisée et dans lequel l'addiction s'est produite, la disponibilité, et les valeurs partagées par le même groupe jouent tous un grand rôle dans l'aboutissement future de l'usage d'une substance. Comme nous l'avons déjà fait remarquer, il semble que le cadre environnemental de la consommation de cocaïne soit plutôt urbain.

Certains scientifiques pensent que la dépendance à la cocaïne n'a rien à voir avec les problèmes psychologiques ni les relations entre différentes personnes mais que la cocaïne est, par sa vertu, tellement puissante que, selon son accessibilité, elle peut mener à une addiction sévère chez tout le monde.

D'après un psychologue Russe, Ivan Pavlov nous avons découvert que le désir de consommer une drogue s'accroît lorsque la drogue est accessible et diminue lorsqu'elle n'est pas aisément procurable.

D'autre part, il semble que l'initiation et la consommation précoces chez l'enfant ainsi que lors de la pré-adolescence entraînent un risque d'abus de substances à la fin de l'adolescence et à l'âge adulte. « Certains éléments de l'environnement familial peuvent également prédisposer à la consommation d'une substance psychoactive: attitude favorable de l'entourage envers les substances psychoactives et croyance en l'effet positif de ces substances dans l'environnement de l'enfant et de l'adolescent; faible niveau d'encadrement et d'implication familiale dans l'éducation de l'enfant; existence d'un traumatisme familial. »Corrélativement les enfants et les adolescents nés d'un parent alcoolique présentent souvent une psychopathologie marquée, et certains paramètres, notamment cognitifs ou neuropsychologiques, semblent avoir une forte valeur prédictive. Cette prévalence se constate pour les troubles d' anxiété, de phobie, ainsi que pour les individus à personnalités antisociales. On assiste ici à une sorte d'approbation de la dépendance par imitation. D'autre part, la recherche de sensations semble être une caractéristique commune à la plupart des toxico-dépendants. « Mais, il faut articuler un certain type de causalité qui structure l'enfance, avec un autre, qui organise l'adolescence où, cette fois, c'est pour son propre compte que l'individu vit des expériences passées. Ses souvenirs ne porteront pas directement sur la consommation en tant que telle, mais plutôt sur ses effets sur les autres. Lorsqu'il en viendra à consommer lui-même, il se situera dans un autre registre de causalité, avec d'autres moyens psychiques, un autre système nerveux, une autre organisation somatique, et s'inscrira différemment dans la dimension sociale. »

Une autre hypothèse vient s'ajouter au domaine social, celui de la relation mère-enfant, parents-enfant. En effet, nous pouvons noter qu'une protection maternelle trop importante pourrait rendre l'enfant susceptible à une future dépendance. Il en va ainsi également pour des parents trop autoritaires. Mais quel est le lien entre une protection, presque délirante, de la mère envers son enfant et celui de parents autoritaires? Le point commun se trouve dans le fait que dans chacun de ces deux aspects, le parent empêche son enfant de développer un caractère d'indépendance. En effet, puisque le parent empêche son enfant de passer par sa phase de découvertes et d'erreurs qui sont à la base de l'apprentissage de l'indépendance, celui-ci va produire dès son plus jeune âge un comportement de dépendance que ce soit envers ses parents, au début de son éducation, ou, plus tard, à une dépendance moins naïve et plus malsaine: les drogues.

La disparition des valeurs et symboles

Un autre problème que nous pouvons lier à la société est le défaut de symbolisation liée aux libertés actuelles qui n'étaient pas présentes il y a quelques années, en effet, la vision du père "patriarche" a disparu ce qui amène un individu a perdre ses repères identificatoires. La désymbolisation s'exprime par des troubles affectifs, donnant signes à des dépressions, et du comportement, c'est-à-dire des addictions. Freud a définit cette dernière comme une "névrose toxique". Aujourd'hui chaque individu est censé s'appuyer sur ses propres ressources d'actions; nous passons d'une société patriarcale et d'identification à une société basée sur l'obéissance, sur le choix et l'autonomie. Nous assistons de nos jours, à une perte des repères, à un rappel de la loi et des limites; du fait que nous devons prendre nos décisions nous même, l'individu en oublie les limites entre, par exemple séduction et abus sexuel, entre l'automédication allégeant des souffrances psychiques et la dépendance.

Par ailleurs, nous allons examiner un autre point de référence de l'humanité: Dieu. En effet, l'angoisse et l'espoir de l'être humain, qu'il soit religieux ou non, est l'humiliation et leur affectation sans Dieu. De là vient que l'être humain a toujours eu une attirance par les états modifiés de sa conscience. Sa curiosité s'est dirigée vers l'au-delà. L'addiction prend racine très tôt, car le rêve, aléatoire et impalpable ne plus suffit à assouvir la soif de l'au-delà, alors l'homme se met à produire et à modifier son état de conscience. « Pour rencontrer l'au-delà, Dieu, on se met à consommer des plantes, des drogues dont on n'interprète pas encore les effets comme chimie du cerveau, mais en tant que moyens magiques d'atteindre les mondes mystérieux.» Aujourd'hui, ce n'est plus le cas, la science est venue s'installer dans notre culture et nous n'avons plus besoin d'adorer les dieux, comme le faisaient, autrefois, nos ancêtres. Malgré cette différence, il reste un point commun: la distraction, le dépassement, d'aller au-delà de l'ordinaire. Nous gardons toujours cette même recherche, celle d'un état altéré de la conscience.

c) Approche génétique de la dépendance

Conceptions générales

Nous avons déjà pu voir dans l'introduction que toute drogue agit dans le cerveau. C'est pourquoi nous allons maintenant analyser la dépendance à travers la génétique. En analysant l'endroit où la cocaïne agit en premier, nous trouverons, peut-être, d'intéressantes hypothèses.

D'après des recherches sur une possible dépendance génétique, des scientifiques sont arrivés aux conclusions que nous allons pouvoir analyser.

D'après Hiroi, il existe une "population de drogués" qui deviendraient facilement toxico-dépendante, et ces individus ont des traits pré-existant de comorbidité, - « Personne atteinte simultanément de plusieurs pathologies physiques ou mentales» - incluant la recherche de sensations et le comportement antisocial. Il semblerait qu'il y ait une base génétique à la propension à la dépendance et à ces traits de comorbidité. Des études sur des animaux ont montré qu'il existait des gènes spécifiques qui peuvent altérer la susceptibilité à la dépendance et à la réponse des recherches de sensations. La susceptibilité génétique joue un rôle significatif dans la transition de la consommation d'une substance à la dépendance et de l'usage chronique à l'addiction. L'identification des ces gènes spécifiques aiderait à trouver les individus qui sont vulnérables à la dépendance et, ainsi, à pouvoir développer de nouvelles stratégies concernant le traitement.

D'autres scientifiques sont arrivés à la conclusion que la vulnérabilité à la dépendance n'était pas attribuable au facteur seul de la personnalité, mais qu'elle serait plus semblablement liée à de multiples facteurs, qui seraient à la fois environnemental et biologique. Certaines personnes sembleraient initialement répondre à l'alcool ou aux drogues dans un sens particulier qui amplifient la vraisemblance à un abus futur. Il y a longtemps que l'alcoolisme est reconnu comme génétique et qu'il passait de génération à génération; il a été découvert que des cocaïnomanes avaient une forte concentration d'alcoolisme dans leur famille. Ces scientifiques sont arrivés à l'hypothèse suivante: certains cocaïnomanes pourraient partager la même vulnérabilité génétique que les alcooliques. En utilisant le même raisonnement que pour la dépendance génétique à l'alcool, des scientifiques ont suggérés qu'il y aurait une déficience de catécholamines dans le cerveau des consommateurs et que cette déficience serait soulagée par le centre nerveux stimulé par la cocaïne, qui augmente le nombre de catécholamines et particulièrement la dopamine et la norepinephrine.

Recherche d'un facteur de dépendance sur les animaux

La cocaïne peut influencer plusieurs éléments chimiques basés dans les neurotransmetteurs. Plusieurs des réponses mènent à des effets secondaires qui impliquent la dopamine. La région du nucléus accumbens est la zone qui sert d'intermédiaire aux effets de récompenses des drogues, notamment l'amphétamine et la cocaïne, qui, par leur action, augmentent le niveau de dopamine.

A travers une étude, il s'est avéré que des rats s'administraient plus d'amphétamines lorsque les récepteurs des dopamines avaient été partiellement bloqués, ce qui implique une sorte d'auto-régulation de l'activité du niveau des dopamines. De plus, le niveau des dopamines serait une possible hypothèse de défaut de gènes héréditaire, ce qui expliquerait pourquoi la dépendance tend à être génétique.

Une autre explication plausible serait que la variabilité dans la fonction des récepteurs dopaminergique, variabilité héritée génétiquement, serait à la base de la cause des différentes réactions à l'abus d'une drogue, ainsi qu'une explication à la raison pour laquelle certaines personnes sont sujettes à de plus grands risques d'une addiction.

D'autre part, la sérotonine joue également son rôle dans l'hypothèse génétique. Cet autre neurotransmetteur, définit également comme transporteur de molécules, est une des proies, par excellence, des anti-dépresseurs tels que la cocaïne et le Prozac. Par exemple, sur une étude portée sur les souris, celles dont ils manquaient le récepteur de la sérotonine, communément appelé 5-HTIB , seraient plus sujettes, que les autres souris, à s'auto-administrés de la cocaïne.

Analyse de la perspective de la médecine Darwinienne

La perspective de la médecine Darwinienne suggère que les explications aux abus d'une substance basées sur le mécanisme cérébral ou sur les différences individuelles peuvent être soulignées par l'explication de l'évolution de la vulnérabilité de l'homme face aux effets mal adaptés des drogues psychoactives, ainsi que pour les fonctions des émotions qu'elles influencent. Les émotions sont des états coordonnés, formé par la sélection naturelle , qui ajustent les réponses psychologiques et comportementales afin de prendre avantage sur les opportunités, ainsi que de supporter les menaces qui se sont produites durant le cours de l'évolution humaine. Les émotions influencent le comportement et, en fin de compte, la santé.

Lors de la prise d'une drogue, telle que la cocaïne qui produit un état d'euphorie, le siège des émotions positives signalent l'arrivée d'un grand influx bénéfique pour le moral et la santé de l'individu. Nous sommes vulnérables à de telles motivations, car notre cerveau n'est pas fait pour supporter une réception directe de drogues pures. Des centaines de générations d'exposition nous a, semble-t-il, forgé une résistance aux effets délétères des drogues.

Si nous prenons comme exemple le déficit génétique pour l'alcool dans plusieurs populations asiatiques, nous pouvons remarquer que c'est le produit de quelques milliers d'années d'exposition à l'alcool.

Vulnérabilité à la dépendance pour les familles alcooliques

Comme nous l'avons déjà mis en exergue, il y a longtemps qu'on a reconnu le fait que l'alcoolisme était génétique. Corrélativement, des études ont montré que les cocaïnomanes ont, dans leurs familles, un passé d'alcoolisme. En outre, ces personnes se trouvent avoir les mêmes vulnérabilités génétiques à la dépendance que celles des alcooliques.

Il y existe une évidence que le niveau d'activité d'un élément chimique appelé monoamine oxydase, - enzyme qui détruit par oxydation les monoamines (la catécholamine et la sérotonine sont des monoamines) en excès dans l'organisme - qui peut être mesuré dans le sang, serait moins élevé chez les individus alcooliques.

Un deuxième marqueur potentiel de l'alcoolisme serait l'électroencéphalographie, ou encore l'activité électrique cérébrale. Chez les sujets alcooliques, il a été montré que le niveau d'activité électrique cérébrale était plus élevé, caractérisée par des états décroissant d'éveil, en comparaison d'individus non-alcoolique. Une électroencéphalographie plus élevée a été décelée chez des fils de père alcoolique, ce qui signifierait que cette anormalité cérébrale serait génétique. En prenant le même raisonnement, certains scientifiques ont suggérés que les individus dépendants aux drogues agissant sur le système nerveux central, stimulé par la cocaïne. Ces individus là pourraient avoir une déficience de catécholamines dans leur cerveau, qui seraient soulagée par une auto-administration de la cocaïne.

III. Conclusion:

Pour conclure, nous avons pu remarquer que dans le chapitre Dépendance psychologie, les individus prédisposés à la dépendance sont des personnes portant des troubles psychologiques, des déficits mentaux, un manque de bien-être et de confiance en soi, ou bien une constante envie de dépasser les limites, aller à la rencontre de certains risques.

A travers de multiples ressources, pratiquement toutes les vulnérabilités humaines à la dépendance se rejoignaient, ce qui nous permet d'être quasiment sûres de ces caractéristiques. Nous pouvons certainement émettre la possibilité qu'au moins tous les êtres humains disposent d'une des particularités que nous avons cités et donc, nous demander pour quelle raison seulement certaines des personnes portant ces caractéristiques sont vulnérables à la dépendance. Néanmoins, nous pouvons noter qu'à chaque homme ses faiblesses et que nous ne les combattons pas tous de la même façon.

En effet, chaque individu peut découvrir en lui de multiples autres dépendances tels que le jeu pathologique, la copulation, l'alcool, la cigarette, les jeux vidéos, l'internet, la nourriture, les achats, le rangement, la chirurgie esthétique, et pourtant, est-ce pour autant que nous sommes tous des dépressifs condamnés à trouver pour seul substitut du plaisir une dépendance à une activité particulière?

Mais, il est vrai que lors de notre analyse du domaine psychologique, nous avons seulement mentionné certaines personnes ou bien certains individus, ce qui nous amène à conclure qu'il est vrai que la vulnérabilité à la dépendance, du point de vue de la psychologie, ne touche qu'une partie de la population. C'est pourquoi, nous ne pouvons affirmer que toutes personnes atteintes de schizophrénie, par exemple, développera plus tard une dépendance, et sans pouvoir affirmer cela nous ne pouvons nous fier, aveuglément, à une hypothèse psychologique.

Néanmoins, il ne faut absolument pas écarter cette hypothèse.

Pour ce qui est du chapitre Phénomène social de dépendance, notre analyse s'est ciblée autour de l'environnement de l'individu, de son cadre familial, des relations sociales qu'il entretient en comparaison avec le passé. Nous avons également noté quelques symboles.

Nous avons tout d'abord affirmé que notre société est individualiste et que par son individualisme elle peut pousser certaines personnes à consommer des drogues. Nous ne pouvons pas ignorer le fait que le sujet nous touche de près et nous paraît plus visualisable que tout ce qui touche la psychologie. Il est vrai de dire que nous sommes individualistes, nous pouvons le constater à chaque instant qui se déroule et dans toutes les situations: dans le bus, dans les magasins, dans la rue. Afin de montrer plus explicitement ce fait, illustrons le par un exemple. Dans les années 1970, les gens se partageaient le taxi, s'entre-mêlaient même s'ils ne se connaissaient pas, alors que de nos jours qui ferait cela? Les gens ont bien trop peur des « étrangers. »

Nous supportons une certaine pression, que la société a posé sur nos épaules. Nous devons être à la hauteur des espérances d'autrui, ce qui en résulte deux possibilités: à cause de cette pression et du stress on consomme de la drogue, ou afin d'atteindre les espérances d'autrui, on les imite et on consomme de la drogue. Ce phénomène est retrouvé partout.

D'autre part, ce qui nous apparaît être un point important, est qu'à travers les générations, la médicamentation est devenue de plus en plus présente dans nos sociétés. Nous ne pouvons mettre à l'écart le fait que les médicaments, accessibles à tous, sont devenus, à nos yeux, aussi important que le fait de manger. De ce fait, nous pouvons admettre que la société joue un rôle très important dans la vulnérabilité à la dépendance.

En fin, nous pensons que certains points sociaux seraient intéressants à développer, comme par exemple la relation parents-jeunes enfants, car ils sont trop basés sur des incertitudes alors que d'autres nous sont tout à fait vérifiables. Du fait qu'il nous est plus facile de nous identifier dans cette approche sociologique et qu'il nous est plus facile d'en illustrer les propos par des exemples, nous pouvons accepter plus facilement cette théorie là.

Concernant L'approche génétique, nous avons analysé d'intéressants points de vue, mais pour l'instant, il n'y a pas assez de sources afin d'affirmer que la vulnérabilité à la dépendance est génétique.

Néanmoins, nous en savons déjà assez pour être convaincu d'une possible altération, au niveau des dopamines par exemple, ou encore des sérotonines, ou, en fin, que la cocaïne partage la même hérédité que celle de l'alcool.

D'autre part, l'approche génétique appuie l'hypothèse psychologique, car nous avons noté que l'un modifiait et/ou entraînait l'autre.

Une approche scientifique est, en outre, un point de vue auquel nous pouvons nous baser quasi sûrement, car c'est une approche bien moins arbitraire que les deux autres. Malgré le fait que cette analyse a été la plus difficile à réaliser, cela nous a permis d'avoir des point de vue variés et intéressants.

En conclusion, nous pensons qu'il nous est possible de déceler une personnalité vulnérable à la dépendance pour chacune des hypothèses, mais qu'elles ne sont pas univoques.

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32 - RIGHETTI Olivier, Interview

Les images de la page de garde ont été tirées de:

Interview du 20.04 avec Mr O.Righetti (Association Première Ligne):

- Selon lui, la dépendance se reconnaît lorsqu'on a une perte de contrôle sur sa vie et lorsque nous ne pouvons plus nous passer du produit dont il est question.

- On n'obtient pas de dépendance physique à la cocaïne (ce qui en fait sa particularité) cela reste surtout d'ordre psychique: compulsif et obsessionnel

- Il faut souligner qu'une dépendance vient avec une co-dépendance, c'est un triangle: dépendant - substance - famille (par ex.)

- Pour lui, il n'existe pas de prédisposition, l'hypothèse génétique n'est qu'arbitraire.

- La dépendance touche surtout le niveau social et touche plus en particulier les hommes (2/3) que les femmes. Elle touche toutes les couches sociales, tout le monde et toute les familles conflictuelles. Retenir également le fait de résilience (Boris Cirulnik).

- Il existe également un lien psychologique: la drogue est une auto-médication afin de faire face aux angoisses, au mal-être/mal-aise. C'est une drogue tout d'abord festive et d'ailleurs les milieux festifs (boîtes de nuit etc. ouvrent une porte d'accès aux drogues), la raison pour laquelle certains en deviennent dépendant est pour le plaisir, le ressenti (se ressentir soi-même) et la recherche de sensations. Les toxicomanes ne veulent pas mourir, ils aiment la vie; ils prennent de la drogue pour évanouir/faire face à leurs souffrances et en sont conscient. Ceux qui n'en deviennent pas dépendant c'est parce qu'ils n'en sont pas intéressés, ils ont une prise de conscience sur les conséquences de la dogue et en font une première expérience pédagogiquement = par essai. Elle touche des gens qui ne sont psychologiquement pas bien, qui ont des maladies mentales (schizophrénie par ex.).

- L'environnement entre également en conséquence: si la drogue est accessible, si le milieu dans lequel on vit est entouré de drogués, nous avons 95% de chance de devenir dépendant à une substance.

- Les gens qui ménent une vie dure, touchent plus facilement à la drogue, en deviennent dépendant.

- Les statistiques montrent que 99% des gens qui ont été sexuellement abusés deviennent dépendant à une drogue illicite.

- Touchent les gens à problèmes familiaux.

- La cocaïne est très présente actuellement car notre société est une société individualiste et la cocaïne est une drogue individualiste.

- On devient dépendant selon notre parcours de vie, selon le regard critique porté sur nous, selon le contexte historique.


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