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Travail de maturité : première écriture :
ce travail est inachevé !


Jessicaz Mossaz

Plan

Table des matières


IntroductionQuel est ton plus beau souvenir ? Le plus mauvais ? Le plus marquant ? Et le plus vieux ? Les souvenirs sont pour nous la preuve que nous existons, que nous avons vécu des choses, que nous étions là à ce moment précis et que nous avons assisté à cet événement. Ils ont une influence sur notre manière d'agir, de penser, de voir et de ressentir ce qui nous arrive. Les souvenirs font donc partie de nous et de notre histoire. Mais peut-on avoir confiance en ses souvenirs, sont-ils permanents, inflexibles et toujours fidèles à la réalité ?

J'aurais pu choisir ce sujet après avoir discuté avec ma mère qui m'aurait déclaré que je n'ai pas assisté à l'enterrement de ma grand-tante alors que moi j'étais persuadée d'avoir été là et d'avoir vu ma famille en pleurs. Je me serais alors renseignée et j'aurais découvert que ma mère avait raison, je n'étais pas présente lors de ce triste événement, j'aurais alors été victime d'un faux souvenir et cela aurait pu éveiller mon intérêt sur ce sujet. Mais, ce n'est pas le cas, je me souviens que je ne suis pas allée à l'enterrement de ma grand-tante, et jusqu'à présent, tous mes souvenirs se sont avérés corrects. Alors, qu'est ce qui m'a poussé à choisir ce sujet ?

En fait cela m'est venu un peu par hasard. J'ai d'abord voulu faire une sorte de recherche sur l'impact qu'a un sourire sur une personne, mais la première documentation que j'ai trouvée étant un peu trop " dentaire " pour moi, je me suis dirigée vers la mémoire dont je ne connaissais pratiquement rien mais qui me semblait être un sujet intéressant. M. Lombard m'a prêté son gros livre de psychologie(1) qui comportait un chapitre sur la mémoire. Après avoir lu ce chapitre, j'ai décidé que la biochimie de la mémoire m'intéressait peu, mais que sa fiabilité serait mon sujet. Ensuite, je me suis beaucoup documenté, j'ai découvert ce que c'est qu'un faux souvenir et tout le phénomène qui l'entoure. Je me suis rendu compte qu'un livre me serait indispensable : le livre d'Elisabeth Loftus et de Katherine Ketcham(2) que j'ai lu d'un trait, tellement il était intéressant. Puis j'ai découvert qu'un expert de la mémoire et des faux souvenirs se trouvait à Genève ! J'ai alors pris contact avec lui et je l'ai rencontré. Sa rencontre a confirmé ma conviction que le phénomène des faux souvenirs est quelque chose de très dangereux dont il faudrait plus en parler. J'ai aussi fait une interview d'un psychanalyste, cette rencontre m'a beaucoup inquiété, car je l'ai trouvé très peu au courant du phénomène des faux souvenirs et des précautions que les psychothérapeutes devraient prendre.

Cadrage théoriqueAvant de commencer, il faut être au clair sur ce qu'est la mémoire.

C'est une activité biologique et psychique qui permet de retenir des expériences antérieurement vécues. Beaucoup étudiée, de nombreuses théories on fait surface, la dernière(3) étant qu'elle est composé principalement de cinq systèmes regroupés en deux groupes. Le premier contient tout ce qui a trait à la mémorisation à long terme, c'est-à-dire la mémoire sémantique qui sert à l'acquisition de connaissances générales sur le monde et renferme une carte cognitive des lieux, la mémoire procédurale où est stocké l'apprentissage de nouvelles habiletés perceptives, motrice ou cognitives acquises par l'action, les systèmes de représentation perceptive qui sont impliqués dans le stockage de la forme et de la structure des objets, des visages et des mots (sans leur signification) et la mémoire épisodique, celle qui nous concerne et qui permet le stockage et la prise de conscience d'épisodes personnellement vécus par le sujet, c'est dont la que sont stockés nos souvenirs. Le deuxième groupe qui s'occupe de la mémoire à court terme ne contient qu'un seul système: la mémoire de travail dont la mission est de maintenir temporairement une petite quantité d'informations sous une forme aisément accessible pendant la réalisation de tâches cognitives diverses.

Il faut aussi distinguer tout ce qui se cache derrière l'abréviation " psy ".

Le psychiatre est un médecin qui soigne les maladies mentales (il est donneur de médicaments).

Le psychologue, lui, n'est pas médecin (il ne peut donc pas donner de médicaments), il a fait ses études dans une faculté de psychologie et soigne aussi la psyché, c'est-à-dire ce qui est relatif au mental et à l'affectif.

En Suisse, le psychothérapeute est le terme général pour dire psychologue et psychiatre. A l'étranger, on peut cependant le distinguer de ceux-ci. Il a des pratiques un peu particulières très diverses qui vont de l'hypnose à la sexologie ou encore à la relaxation. Dans le livre de d'Elisabeth Loftus et de Katherine Ketcham(2), c'est le terme de psychothérapeute qui est employé.

Le psychanalyste est un psychologue ou un psychiatre qui a ensuite fait une formation spécifique à la psychanalyse qui peut durer une dizaine d'années et qui contient une analyse personnelle, et qui est ensuite reconnu par ses pairs comme tel.

Maintenant précisons juste ce que c'est qu'un faux souvenir. Dans le dictionnaire(4), on peut lire qu'un souvenir est une survivance, dans la mémoire d'une sensation, d'une impression, d'une idée, d'un évènement passés. Le faux souvenir, c'est en quelque sorte un souvenir, mais la personne qui se souviens n'était pas présente lors de l'évènement en question, elle est persuadée qu'elle l'a été, mais ce n'est qu'une illusion, c'est faux.

Peut-être faut aussi expliquer ce que je veux dire par " phénomène des faux souvenirs ". Dans les années 1970, aux Etats-Unis, le mouvement féministe a commencé à s'imposer, les viols, agressions sexuelles et autres incestes, jusqu'à lors un sujet tabou, ont pu être dévoilé plus facilement. Dans les années 1980, de plus en plus de femmes adultes retrouvent après avoir suivi une thérapie, des souvenirs d'abus sexuels qu'elles avaient refoulé. Depuis les psychothérapeutes sont de plus en plus demandé. Beaucoup de livres décrivant les symptômes de souvenirs refoulés d'abus sexuels sont publiés. Ces souvenirs retrouvés deviennent ensuite médiatisé et surexposé dans les années 1990. On en fait des émissions télévisées, un show dramatique, un évènement sensationnel qui va même jusqu'au tribunal, les victimes demandant des indemnités. On commence à douter de n'importe quel souvenir de geste affectueux. Le souvenir retrouvé d'abus sexuels devient alors quelque chose de banal et le moindre mal aise peut être un symptôme de souvenirs refoulés d'abus sexuels.

ProblématiqueMais le problème dans ces cas de souvenirs retrouvés, c'est qu'on ne sait pas qui dit vrai. En effet, imaginer un patient, déjà très vulnérable lorsqu'il débute une thérapie, commençant à prendre des antidépresseurs ou d'autres pilules de ce genre, participant à des thérapies de groupe ou la plupart des autres participants se demandent aussi s'ils ont été abusés, il fait des séances d'hypnose, il s'éloigne de sa famille, de ses amis, son psychothérapeute devient son confident, son meilleur ami, celui-ci lui demande sans cesse d'essayer de se rappeler, d'imaginer, de se souvenir... Peut-on se fier à lui, lorsque quelques mois plus tard il se souvient enfin d'un attouchement ou d'un viol ? Mais d'un autre côté, il a peut-être vraiment été abusé dans sont enfance et refoulé ce souvenir trop pénible. Ce serait à ce moment-là une catastrophe de ne pas le croire, de ne pas prendre au sérieux son souvenir et son mal aise.

Ensuite, on ne peut pas vraiment se fier au parent accusé d'inceste, car s'il a vraiment commis ce dont on l'accuse, il risque fort bien de le nier et de continuer à mentir. Alors qu'il ait commis ou non l'inceste, l'accusé dira qu'il n'a rien fait.

Enfin, ce que disent les psychothérapeutes n'est pas forcément véridique. En effet, ils sont souvent eux-mêmes aussi persuadés que leur patient qu'il y a vraiment eut acte incestueux. Alors, comment faire ? Qui croire ? A qui se fier ?

Confrontations des deux tendancesTout d'abord, voyons un ce que c'est que la théorie de Freud. Au début de son œuvre, Freud a découvert chez ses patientes des souvenirs de traumatismes de nature sexuelle survenus dans leur enfance, mais peu après, il " changea d'avis " et déclara que ces souvenirs ne s'étaient jamais réellement produit, que ce n'étaient que des fantasmes et que c'est ces fantasmes-mêmes qui créaient le traumatisme. Ainsi, il instaura le concept selon lequel il existe une sexualité chez l'enfant, ce qui est un des fondements de la psychanalyse.

Les psychothérapeutes qui utilisent la première théorie de Freud, celle qui dit qu'un souvenir refoulé d'un inceste peu créer un traumatisme, pensent que si Freud a soudainement " changer d'avis ", c'est à cause des règles sociales de l'époque et non parce Freud pensait lui-même qu'il s'était trompé. Selon eux, Freud a en quelque sorte choisi la solution de facilité.

Pour mieux comprendre comment se déroulent les séances de thérapie, voici un extrait du livre de d'Elisabeth Loftus et de Katherine Ketcham(2) :

" … "

Voici maintenant un extrait des symptômes d'abus sexuelles que proposent certains livres(2) :

" Jusqu'à maintenant, nous n'avons jamais rencontré de femme pensant qu'elle avait été abuséé, et qui a fini par comprendre qu'elle s'était trompée. La progression va toujours du doute vers la confirmation. Si vous pensez que vous avez été abusée et si votre vie en montre les symptômes, c'est que vous l'avez été.

La liste des symptômes :

1. Vous est-il difficile de savoir ce que vous voulez ?

2. Avez-vous peur de faire de nouvelles expériences ?

3. Si quelqu'un vous fait une suggestion, pensez-vous que vos devez la prendre en considération ?

4. Suivez-vous les suggestions d'autrui comme s'il s'agissait d'ordres ?

Si vous avez répondu par l'affirmative ne serait-ce qu'à une seule de ces quatre questions, vous pouvez conclure que vous avez subi des sévices dans votre développement entre le neuvième et le dix-huitième mois de votre vie, pendant la période où vous avez commencé à ramper et à explorer le monde, en suivant votre curiosité innée. "

Je crois que ces symptômes parle pour eux-mêmes, on voit tout de suite que ils ne veulent rien dire, d'après eux, il suffit qu'on hésite entre un coca ou un thé froid par exemple pour pouvoir être sûr d'avoir été abusé, c'est complétement aberrant, et entre le neuvième et le dix-huitième mois en plus, comment peut-on être aussi précis avec des questions aussi vagues…

Les personnes opposées à ces psychothérapeutes pensent que la mémoire est malléable et suggestible, c'est-à-dire que les souvenirs ne sont pas fixes comme des photographies que l'on garde dans un album et qui restent intact durant le reste de notre vie. Non, les souvenirs peuvent changer avec le temps, ils seraient plutôt comme des photos noires et blanches que l'on colorerait et recolorerait nous-même inconsciemment au fil du temps après avoir vécu d'autres événements et ressenti d'autres émotions. D'autre part, les juge

Comme le dit très bien le professeur Van Der Linden : " la mémoire, c'est un phénomène constructif, on reconstruit les choses et en fonction d'indices qu'on utilise pour récupérer un souvenir, on peut récupérer des aspects différents du souvenir. (…) La question est de savoir, quand vous récupérer ça, qu'est ce qui vous permet de (…) dire (que c'est un vrai souvenir) ? C'est un jugement : (…) plus votre souvenir est construit avec des détails sensoriels, perceptibles d'odeurs etc., plus vous allez juger que, vraisemblablement, vous avez vécu cet événement. (…Donc inévitablement) plus on fait appel à l'imagination, plus on donne des détails précis qui permettent à la personne de se représenté la situation, plus, ultérieurement il y a un risque à un moment donné de se dire : je me souviens. " Et comme, dans les thérapies, on fait très souvent appel à l'imagination, au rêve et à l'hypnose, l'apparition de faux souvenirs va être favorisée.

Bien sûr, ces personnes sont tout à fait conscientes et d'accord qu'il existe des abus sexuels refoulés, mais ils pensent que la façon dont se déroulent les interrogatoires n'est pas correcte car ils sont propices aux faux souvenirs. Les interrogatoires de police le sont également. En effet, les suspects ou les témoins sont souvent impressionné par les officiers de police, ils se sentent vulnérable et donc suivant comment sont posées les questions, on peut favoriser l'implantation de faux souvenirs. Par exemple, si un officier demande à un témoin : " la voiture était-elle bleue ? " au lieu de " quelle était la couleur de la voiture ? " et que le témoin ne s'en souvient plus, il se peut que quelques semaines plus tard, après y avoir beaucoup pensé, peut-être même trop, après avoir imaginé cette voiture bleue à de nombreuses reprises, le témoin confonde imagination et souvenir et déclare que la voiture était bleue.

Synthèse

Quelles peuvent être les parties exagérées et les parties véridiques des deux partis ?

Que peut-on craindre de ces faux-souvenirs ?

Quelles seraient les solutions au syndrome des faux-souvenirs ? (si possible)Mon interview avec un psychiatre s'est finalement déroulé de manière très différente de ce que je m'attendais. Je pensais que cette rencontre allait me rassurer, que j'allais voir que les psys en général étaient mis au courant de tout le phénomène des faux souvenirs, qu'ils leur avaient été demandés de faire attention à la manière dont se déroulaient leurs séances de thérapies, je m'étais même dit que peut-être, ils avaient du suivre quelques cours sur le fonctionnement de la mémoire. Alors qu'elle surprise pour moi lorsque je me suis rendu compte que pour que le psychiatre réponde à ma question, il a fallu que je précise ce que c'est qu'un faux souvenir ! J'en ai retenu que malgré beaucoup d'années d'étude, on ne leur parle pas ou presque pas de la mémoire et surtout que pour eux, ce qui est important, c'est le patient. Si un patient déclare qu'il a peut-être été abusé lorsqu'il était enfant, le psy ne va pas chercher à savoir si c'est vrai, car ce qui compte, c'est avant tout de guérir le patient, et si le patient pense que c'est possible, c'est qu'il y a une raison, et c'est cette raison que va chercher le psy.

A propos de l'extrait...

A propos des symptômes...

BibliographieLivres et revues

(1) David G Myers (), Psychologie, Médecine-sciences Flammarion, p. 287-319

(2) Elisabeth Loftus et Katherine Ketcham (1997), Le syndrome des faux-souvenirs, Edition Exergue

(3) Philippe Lambert (septembre 2002), Vers le concept d'une mémoire multiple, Tempo Médical, p. 12-15

(4) Le petit Larousse illustré 1997, Dictionnaire encyclopédique

Jean-Claude Liaudet (2002), La psychanalyse, Le cavalier bleu

Elisabeth Bacon, Laurence Paire-Ficout, Marie Izaute (juillet-août 2001), Je l'ai sur le bout de la langue !, La Recherche (n°344), p. 46-49

Pierre Jacob (juillet-août 2001), Identité personelle et apprentissage, La Recherche (n°344), p. 26-29

Dan Sperber (juillet-août 2001), L'individuel sous l'influence du collectif, La Recherche (n°344), p. 32-35

Olivier Blond (juillet-août 2001), Le syndrome des faux souvenirs, La Recherche (n°344), p. 69-71

Alain Vanier (juillet-août 2001), Mémoire freudienne, mémoire de l'oubli, La Recherche (n°344), p.72-75

Emmanuel Monnier (juillet-août 2001), Etudiants en quête de produits miracles, La Recherche (n°344), p.86-87

Boris Cyrulnik (juillet-août 2001), Récit des rêves et pids des souvenirs, La Recherche (n°344), p. 96-97

Dr Frank Stora, Véronique Coher (1989), Ne perdez plus la mémoire, Les guides santé Hachette, p. 95-97

Ibid. p. 54

Ibid. p. 185

Ibid. p. 189

Ibid. p. 194

Jean-Yves et Marc Tadié (1999), Le sens de la mémoire, Gallimard, p. 240-250

Ibid. p. 286-293

Ibid. p.297-303

Elisabeth Loftus (mars 2003), Our changeable memories : legal and practical implications, Nature reviews, Neuroscience (vol. 4), p.231-234

M. James Nichols and William T. Newsome (2 decembre 1999), The neurobiology of cognition, Nature (vol. 402), p. C35-C38

Regina M. Sullivan, Margo Landers, Brian Yeaman, Donald A. Wilson (7 septembre 2000), Good memories of bad events in infancy, Nature (vol. 407), p.38-39

Ivan Izquierdo, Daniela M. Barros, Tadeu Mello e Souza, Marcia M. de Souza, Luciana A. Izquierdo, Jorge H. Medina (18 juin 1998), Mechanisms for memory types differ, Nature (vol. 393), p. 635

Stuart Sutherland (24 juillet 1997), Tales of memory and imagination, Nature (vol 388), p. 239

Michael C. Anderson, Collin Green (15 mars 2001), Suppressing unwanted memories by executive control, Nature (vol. 410), p. 366-369)

Martin Conway (18 février 1999), Unique memories : creating the minds RI', Nature (vol. 397), p. 575-576

Anne Ancelin Schützenberger (1993), Aïe, mes aïeux !, La méridienne, Desclée de BrouwerInternet

Sigmund Freud, Données encyclopédiques, copyright © 2001 Hachette Multimédia/Hachette Livre, page consulté le 26 avril 2003

http://fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/sy/sy_1046_p0.html

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