Les risques selon les instituts scientifiques (INRA et CNRS)

Risques environnementaux

a) Risques pour toutes les plantes transgéniques : risques de dissémination de gènes issus de plantes transgéniques dans l'environnement

1. Risque de croisements entre une plante transgénique et une variété non transgénique de cette plante (croisements intervariétaux) ou entre une plante transgénique et une espèce sauvage apparentée (croisements interspécifiques donnant des hybrides interspécifiques). Risque donc de flux de gènes - c'est-à-dire de transferts de la résistance de la plante transgénique et de dissémination de cette résistance dans l'environnement - pouvant créer de nouvelles espèces adventices, si celles-ci ont un avantage sélectif.

N.B. Les espèces sauvages apparentées sont appelées communément mauvaises herbes. On a constaté des croisements avec la ravanelle, la moutarde des champs et la roquette. Voici les facteurs influençant ce croisement :

- la plante doit être au moins en partie allogame (=fécondable par le pollen des fleurs d'une autre plante, car tout croisement ne peut se faire que par pollénisation).

- le pollen et/ou les graines de la plante transgénique peuvent être transportés sur de grandes distances.

- de mêmes espèces ou des espèces voisines sont présentent dans la même zone de culture que la plante transgénique et fleurissent à la même période.

N.B. le colza et la betterave sont des espèces qui répondent à ces conditions et avec lesquelles on a pu observer des croisements.

Ainsi, des hybrides interspécifiques peuvent apparaître, mais avec une faible fréquence.

2. Risque de dissémination d'informations génétiques contenues dans la plante transgénique aux micro-organismes du sol : les micro-organismes sont capables de recevoir et d'échanger leur matériel génétique par les processus suivants : la transformation ; la conjugaison ; le transfert de plasmides ; la transposition ou encore la transduction. Chez les bactéries, il y a à l'état naturel un système contribuant à édifier les "barrières génétiques" limitant le transfert plantes-micro-organismes, du fait de la divergence entre les deux types d'ADN. L'intégration

stable de l'ADN transformant par un mécanisme de recombinaison ne peut donc généralement pas s'effectuer.

Or, s'il y a intégration de gènes procaryotiques (utilisés comme marqueurs) dans une plante transgénique (les procaryotes sont un type de bactéries), ceux-ci sont alors susceptibles d'échapper plus facilement aux mécanismes assurant les barrières génétiques chez les procaryotes.

Une étude menée par le CNRS a montré que l'ADN végétal non dégradé peut persister à l'état nu dans le sol pendant plusieurs mois. Par contre, le transfert entre cet ADN et la microflore indigène du sol (bactéries) n'a pu être détecté. Cependant, le transfert de gènes par transformation dans le sol ne peut être exclus.

3. Risque de dissémination de gènes dans l'environnement par la chute de graines pendant le transport.

Conséquence de ces risques de dissémination :

Risque de réduction de la biodiversité et donc de modification de l'équilibre de l'écosystème, si les plantes transgéniques apportent un avantage sélectif.

b) Risques pour les plantes transgéniques résistantes aux insectes

4. Les plantes transgéniques résistantes aux insectes (ex : mais Bt de Novartis résistant à la pyrale) peuvent présenter un danger pour les insectes utiles (ex : abeille domestique), notamment un risque de diminution de leur durée de vie et un risque de diminution de leur efficacité pollinisatrice.

5. Les plantes transgéniques résistantes aux insectes présentent un risque de sélectionner des races d'insectes ou de pathogènes parasites contournant la résistance (ex : mais Bt : apparition éventuelle de populations de pyrale résistantes à la toxine exprimée dans ce mais).

N.B : plus il y aura de monde qui cultive ces plantes transgéniques, plus le risque de présence de populations résistantes sera important.

c) Risques pour les plantes transgéniques résistantes aux virus

6. Explication : un virus est formé d'une coque de protéines (= capside) et de matériel génétique (ADN ou ARN). les gènes de résistance introduits dans les plantes codent la protéine de capside. Ces plantes transgéniques sont sujettes à la présence simultanée de séquences virales différentes. Explication :

a) Risques liés à l'hétéro-encapsidation : s'il y a infection de la plante par un virus apparenté, la protéine de capside synthétisée par la plante à partir du transgène peut être incorporée dans des particules virales. Des particules virales hybrides en résultent. Les conséquences possibles peuvent être la transmission du virus par l'insecte vecteur naturel, la dissémination du virus par la graine, etc... Ces risques sont temporaires.

b) Risques liés à l'intégration par recombination de séquences virales présentes dans une plante transgéniques résistante à un virus dans le matériel génétique d'un virus infectant. Il y a un risque d'apparition puis de dissémination de virus nouveaux pouvant provoquer des viroses aggravées. Ces modifications sont stables et non pas temporaires comme c'est le cas avec l'hétéro-encapsidation.

d) Risques pour les plantes transgéniques résistantes à un herbicide

7. Risques liés aux repousses : les repousses sont dues aux graines tombées au sol avant ou pendant la récolte. Le risque est de rendre le désherbage difficile puisque ces repousses possèdent la résistance à l'herbicide.

Risques alimentaires

a) Risques pour toutes les plantes transgéniques

8. Risque de dissémination de gènes recombinés dans la flore intestinale, c'est-à-dire risque de transfert d'un gène intégré dans le génome d'une plante vers des bactéries colonisant le tube digestif. Dans le cas de l'antibiotique ampicilline, gène marqueur introduit dans la phase de production du transgène, il y a risque de conférer cette résistance aux bactéries du tube digestif (=flore intestinale) d'un animal ou d'un homme.

9. Risque d'allergies : si le transgène code pour un allergène connu, il est tout à fait probable que la plante transgénique obtenue exprime la protéine exogène avec son potentiel allergénique. Par exemple, la société américaine Pioneer a voulu intégrer dans le soja l'albumine 2S, un allergène reconnu par les personnes sensibles à la noix du Brésil, et reconnu aussi bien dans une plante transgénique l'ayant intégré que dans une plante ou il est contenu naturellement. N.B. Pour cette raison, la soja de Pioneer n'a jamais été commercialisé.

b) Risques pour les plantes transgéniques résistantes à un herbicide

10. Risque d'impact écotoxicologique des résidus des herbicides dans les substances alimentaires. Explication : une plante transgénique résistante à un herbicide acquiert sa résistance par l'introduction d'un gène de métabolisation bactérien.

Dans le cas d'une résistance au glyphosate, on introduit une enzyme bactérienne qui transforme la molécule de glyphosate en un métabolite primaire, qui a le désavantage de s'accumuler irréversiblement dans les organes de réserve de la plante. Une deuxième option est d'introduire une forme insensible de l'enzyme cible. A ce moment-là, la molécule n'est pas métabolisée mais est dirigé vers des voies nouvelles, et notamment à nouveau vers des organes de réserve.

Dans le cas d'une résistance au gluphosinate, on introduit également une bactérie de métabolisation qui permet de métaboliser l'herbicide en un seul métabolite, qui s'accumule malheureusement également dans la plante.

En résumé, les métabolites de glyphosate et de gluphosinate ainsi que le glyphosate lui-même sont peu toxiques, mais les plantes transgéniques sont incapables de s'en débarasser.

11. Risque de modification de la composition biochimique des plantes (mutagénèse) par l'introduction d'enzymes bactériens. L'expression habituelle des gènes pourrait être modifiées. Cela pourrait entraîner par exemple l'activation de gènes silencieux ou peu exprimés, pouvant déclencher la biosynthèse de métabolites secondaire toxiques. Ces toxines créées pourraient être connues ou nouvelles, et si elles étaient nouvelles, elles seraient très difficiles à déceler.

Ce risque n'est pas avéré pour l'instant car les enzymes utilisées chez les plantes résistantes à un herbicide semblent très spécifiques de la molécule herbicide, et donc incapable de métaboliser et de modifier les comportements naturels de la plante.

Autres risques

Greenpeace

L'implantation d'une plante transgénique en dehors de son écosystème naturel conduit très souvent à des catastrophes.

Institut français pour la nutrition

Consomme-t-on l'insecticide d'une plante modifiée en mangeant cette plante ?

Assemblée Nationale pour l'Union Européenne

" Dans la plupart des cas, les gènes étrangers sont

insérés au hasard dans une portion du génome de l'organisme hôte.

Il n'est donc pas toujours possible de savoir à l'avance quelles

séquences du génome seront modifiées par l'insertion et quelles en

seront les conséquences et ce, d'autant plus qu'il existe des

phénomènes d'interaction entre les différents gènes d'un génome."

CRC-Consommation

Le mais transgénique est toxique pour les larves du papillon monarque.

FNSEA

Risque de produire des substances nocives (ex : cancérigènes).