Sanary 98

Sanary've qu'à nous !

Il y avait près de 40 inscriptions et nous avons été choisis. C'était déjà un signe !
Comme quoi ça n'arrive pas qu'aux autres…

Un entraînement en juin à vélo et en piscine, des conseils et des techniques plein les oreilles puis nous affrontons les vacances avec des devoirs de plongée !
A peine la rentrée arrive, qu'un autre entraînement passe à organiser les combis' puis à vélo et dans l'eau.
Dessin de Virginie HochstrasserEnfin, à l'aurore, devant le collège un peu jaloux, nous partons vers le sud, la Méditerranée... Bien des heures de car plus tard, nous pouvons enfin nous baigner, nous installer dans les tentes du Centre Azur dans la pinède, au son des cigales et avec cette odeur si évocatrice d'embruns, de figuier et d'aiguilles de pin. Et ils voudraient nous faire travailler !

Le pire est qu'ils y arrivent et que nous finirons par aimer ça ! Il faudra pédaler pour aller au Brusc, où les fonds mystérieux et un peu effrayants révèlent leurs trésors d'éponges colorées, d'algues aux reflets irisés, d'ophiures fragiles, de poulpes si affectueux...
Dessin de Virginie HochstrasserL'après midi nous étudions, observons, dessinons, rédigeons, sous l'oeil expert et encourageant avant de profiter d'une soirée libre à Sanary.
Après encore des observations, du vélo, et la rédaction achevée, nous profitons d'un coucher de soleil sur le cap de Port-Issol. Ensuite la plongée nocturne, tant attendue (et tant crainte) nous fait découvrir la féerie des traînées phosphorescentes du plancton dérangé que laissent nos gestes, ou la danse des faisceaux de lampes inquiets. Baignés par l'angoisse délicieuse de la profondeur noire et immense d'où les vieux fantasmes de monstres confus remontent de notre mémoire collective avec le capitaine Nemo ou les souvenirs de bêtes affreuses qu'enfants nous admirions au muséum, nous avons là encore ouvert une porte, fait tomber une barrière entre nos vies de citadins et la nature. ça n'arrive pas qu'aux autres !

Aux Calanques, un déluge s'abat sur nos têtes... mouillées puisque nous sommes dans l'eau, mais le pique-nique détrempé met à rude épreuve l'optimisme invétéré des accompagnants... De retour à Cassis, nous découvrons la rue principale sous 20 cm de boue et de cailloux. ça n'arrive qu'à nous !
Dessin de Virginie Hochstrasser
A Port-Cros, la "cerise sur le gâteau" du stage, l'exploration de cette réserve sous-marine témoin de l'état de la Méditerranée d'autrefois, il a fallu encore admettre que les éléments déchaînées étaient les plus forts : Force 8 Et seuls les plus courageux d'entre nous ont pu plonger après encore une heure d e marche avec les plombs et tout le fourbi de plongée.
Dessin de Virginie Hochstrasser

ça n'arrive qu'à nous !
A 7h du matin à Rive le dimanche à Rive il faut quitter les rêves, le midi, les beautés et la mer en furie pour affronter la grisaille genevoise et la noble quête du savoir et du travail à rattraper.
ça ça n'arrive pas qu'à nous !

Elleh Veumoyain

Dessins de Virginie Hochstrasser

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F.Lombard Février 2000