Masse
d'oeufs.
La vie commence dès la première division de la cellule-oeuf
en 2, 4, puis 8 cellules, etc. L'embryon se développe à l'intérieur
d'une gangue
de gelée
et effectue des mouvements. L'éclosion a lieu quelques jours après
la fécondation. Les oeufs d'un amphibien ne ressemblent pas à
ceux d'un oiseau dont la coquille assure une protection. Ils sont simplement
entourés d'une couche gélatineuse et doivent être protégés
du dessèchement. C'est la raison pour laquelle les batraciens cherchent
un endroit humide, contenant assez d'eau pour pondre.
La majorité des amphibiens d'Europe et d'Amérique du
Nord pondent des oeufs. Quelques anoures
pondent
à terre: c'est le cas des grenouilles des Antilles ou celles qui
vivent dans des régions arides. Mieux adaptés à la
vie terrestre, leurs oeufs sont généralement peu nombreux,
d'assez grosse taille et riche en réserves nutritives. En revanche,
les pontes aquatiques se signalent par un grand nombre de petits oeufs,
avec peu de réserves pour l'embryon.
Nous trouvons aussi d'autres habitudes de pontes. La grenouille de
Darwin dépose ses oeufs sur le sol. Les mâles qui surveillent
les alentours les avalent et les conservent dans leur sac vocal. Les têtards
y restent jusqu'à l'achèvement de la métamorphose.
Chez certaines espèces d'Hyperoliidés,
une famille de grenouilles africaines, c'est la mère qui garde sa
progéniture bien à l'abri dans sa bouche. On la voit alors
cracher de petites grenouilles bien constituées.
Une grenouille avec sa progéniture dans sa bouche.
Beaucoup de membres de cette famille ont choisi de pondre dans les arbres. C'est également le cas des Rhacophoridés qui vivent au sud de l'Asie. Les oeufs sont déposés dans le feuillages, à quelques mètres au-dessus du niveau de l'eau. Pour faire gonfler la gélatine qui protège les oeufs et qui épaissit normalement au contact de l'eau, ces grenouilles la fouettent avec leurs pattes postérieures comme pour monter des blancs d'oeufs en neige. A l'éclosion, les têtards tombent dans l'eau où s'achève leur métamorphose. Après la ponte, la plupart des anoures abandonnent leur progéniture dans la nature. Les pères dendrobates transportent leurs têtards sur le dos durant quelques jours.
Un père dendrobate
transportant un têtard sur son dos.
La larve ressemble si peu à l'adulte qu'on la désigne par un nom spécial : têtard. Son tronc et sa tête forment une grosse masse globuleuse affublée d'une queue. Juste après l'éclosion, le têtard se fixe aux pierres et aux plantes du plan d'eau, grâce à une ventouse située sous la tête. Les branchies externes, à peine visibles, se ramifient rapidement. Au bout de quelques jours, elles commencent à régresser. Elles sont remplacées par des branchies internes (à la quatrième semaine). Le têtard respire alors comme un poisson. Le têtard se nourrit au moyen de rangées de denticules cornés qui râpent les plantes et les algues. L'eau qui pénètre par la bouche avec les aliments, entre en contact avec les branchies, échange avec elles l'oxygène contre le gaz carbonique, et ressort par un petit orifice appelé "spiracle". L'intestin s'allonge et s'enroule en spirale, il extrait les substances nutritives des aliments absorbés. Les membres postérieurs (apparaissent vers la sixième semaine) précèdent les antérieurs (vers la neuvième semaine). Les paupières se forment. La bouche qui ressemblait à une petite boutonnière s'élargit en une large fente jusqu'au niveau des yeux.
Un têtard
en métamorphose
La queue régresse rapidement jusqu'à disparaître.
L'intestin se raccourcit, l'estomac se forme, prêt à accepter
une nourriture carnée.
Les poumons commencent à fonctionner. En deux mois, le têtard
a fait place à une petite grenouille qui sort de l'eau. Sa vie terrestre
commence.
Il arrive parfois, lorsque les conditions météorologiques
lui sont défavorables, que la larve d'amphibien stoppe momentanément
son évolution. Elle garde ses caractéristiques aquatiques
pour affronter le plus tard possible le milieu terrestre, moins hospitalier.
Cela peut être le cas de la grenouille verte.
Cycle de vie d'une grenouille